La réponse contre le terrorisme en Afrique ne peut être uniquement militaire. Une réflexion que partagent à l’unanimité les experts africains qui estiment que la pauvreté favorise l’implantation des organisations terroristes et de l’extrémisme violent sur le continent. Pour eux, promouvoir le développement socio-économique à la base contribue à renforcer la cohabitation pacifique entre les communautés et de limiter l’expansion de l’insécurité liée aux menaces terroristes.
La lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent ne doit pas occulter l’aspect développement local des communautés affectées par le phénomène. Selon les experts africains, la pauvreté est l’un des facteurs favorisant l’enrôlement des jeunes désœuvrés dans les groupes terroristes. Ils estiment que les conférences internationales de lutte contre le terrorisme à l’image de celle qui s’est déroulée ce 11 Mai 2022 à Marrakech au Maroc doivent davantage miser sur les approches sociales de la lutte contre ce phénomène.
Les réponses militaires contre le terrorisme ont montré leurs limites dans beaucoup de pays parce que le problème est tout simplement socio-économique. L’extrême pauvreté et la situation humanitaire précaire qui affectent les communautés locales motivent la population à adhérer aux idéologies violentes d’Al Gaida ou autres organisations terroristes qui leur promettent de meilleures conditions de vie.
Dr AKINOLA OLOJO, Responsable d’Institute For Sécurity Studies Sénégal
Pour le chercheur AKINOLA OLOJO, les approches de développement socio-économiques à la base pour lutter contre le terrorisme et l’extrémisme violent en Afrique s’avèrent de plus en plus adaptées. Il estime que les groupes armés et les organisations terroristes qui écument dans le Sahel et dans le Bassin du Lac Tchad profitent de la fragilité socio-économique des populations locales pour répandre leurs idéologies violentes.
Je pense que si nos États comprennent que la lutte contre le terrorisme est sociale et économique, nous ne perdrons pas assez de temps avec les approches militaires. Les populations ont besoin que les gouvernements leur donne des raisons d’espérer à des meilleures conditions de vie et pour cela, il faut penser à des programmes de développement comme une nouvelle approche de lutte contre le terrorisme en Afrique.
Dr AKINOLA OLOJO, Responsable d’Institute For Sécurity Studies Sénégal
Pour rappel, en marge de la réunion de la coalition mondiale contre le terrorisme qui a réuni 80 pays au tour de la table au Maroc, les experts africains ont exprimé leurs préoccupations quant à la prolifération des mouvements séparatistes en Afrique qui génèrent une déstabilisation accrue des États africains, et qui, favorise l’implantation de Daech sur le continent.