De nombreux financements annoncés mais très peu de réalisations. L’Afrique, malgré un taux d’émission de gaz à effet de serre inférieur ou égal à 4%, est le continent qui subit le plus les affres du changement climatique. Malheureusement l’engagement pris par les pays industrialisés ne suit pas et le danger est plus grandissant d’où l’interpellation des gouvernements africains lors du Sommet sur l’adaptation en Afrique, à Rotterdam le 5 septembre 2022. Pour atténuer les effets du changement climatique, le continent essaie de mettre en œuvre ses propres initiatives, à l’instar du le Programme d’accélération de l’adaptation en Afrique (AAAP).
Conscient de l’urgence climatique en Afrique et les moyens restreints mis à la disposition des pays en développement, la Banque africaine de développement a engagé la mobilisation de partenaires pour le Programme d’accélération de l’adaptation en Afrique. Approuvé en avril 2021, le Programme d’accélération de l’adaptation en Afrique (AAAP) est une initiative conjointe de la BAD et du Centre mondial sur l’adaptation (GCA). Il vise à mobiliser 25 milliards de dollars américains sur cinq ans pour accélérer et intensifier les actions d’adaptation au changement climatique sur le continent.
“La BAD et le centre mondial pour l’adaptation mobilisent 25 milliards de dollars pour ce programme, ce qui est le plus grand effort d’adaptation mondialement. Ce fonds a besoin d’une capitation de 25 millions de dollars qui permettra d’attirer des solutions d’adaptation. La facilité de financement en avant qui sera capitalisée à 1.5 milliards de dollars aidera à avoir un levier pour plus de financements.”
Akinwumi Adesina, Président de la Banque Africaine de Développement – Nigéria
Nombre de financements ont été promis pour l’adaptation climatique comme l’enveloppe de 100 milliards de dollars par an destinés aux pays en développement. Annoncée lors de la COP15 de Copenhague en 2009, cette enveloppe attendue des pays développés n’a jamais été accordée au montant attendu. A ce jour, l’on dénombre plus de promesses que de réalisations pourtant l’Afrique continue de subir sécheresse, inondations, cyclones. Aussi l’Afrique souhaite plus d’engagement de la part des pays industrialisés pour financer l’adaptation au changement climatique.
“Alors qu’on estime que l’Afrique aura besoin d’environ 36 milliards de dollars par an, pour faire face aux impacts négatifs actuels du changement climatique. Elle n’en perçoit que 6 milliards! l’Afrique est lésé à la fois par le changement climatique et par le financement climatique.”
Félix Tshisekedi, Président de la République – RD Congo
Les données scientifiques indiquent que l’Afrique, touchée par les effets néfastes des changements climatiques, reste un contributeur marginal aux émissions de gaz à effet de serre avec un taux maximal de 4% comme le rappelle le président de la Commission de l’Union Africaine, Moussa Faki Mahamat. Fort de ce constat, plusieurs dirigeants africains et acteurs des institutions internationales actives dans l’environnement se sont retrouvés au sommet sur l’adaptation en Afrique à Rotterdam le 5 septembre. L’objectif : discuter des solutions d’action climatique régionales et forger des partenariats régionaux.
“Le continent a mis en place de nombreuses structures, dont notamment le comité des chefs d’Etats et de gouvernement sur les changements climatiques(CAHOSCC), la stratégie et le plan d’action de l’Union Africaine sur les changements climatiques et le développement résilient qui constitue la politique gouvernementale en matière de changement climatique. Pour couronner cette effort, l’union africaine a en juillet 2022 adopter la position commune africaine sur l’accès à l’énergie et la transition juste.”
Moussa Faki Mahamat, Président de la Commission de l’Union Africaine
L’Afrique est le continent le plus touché par les changements climatiques, aussi il a besoin de toutes les ressources qu’il peut obtenir pour lutter contre les conséquences de ce dérèglement climatique.