Face aux enjeux des droits humains en santé sexuelle et reproductive, en particulier l’accès à l’avortement sécurisé, le Bénin a accueilli du 23 au 25 octobre 2023, le premier dialogue des jeunes sur l’avortement sécurisé en Afrique francophone axé sur « Elever les voix des jeunes pour le droit à l’avortement sécurisé en Afrique Francophone ». Les jeunes représentent la plus grande force démographique en Afrique Francophone avec plus de 400 millions de personnes âgées entre 15 et 35 ans . Engagés à faire avancer les droits sexuels et reproductifs notamment le droit à l’avortement sécurisé, plus de 200 jeunes de 17 pays d’Afrique francophone ont appelé à l’action en faveur de l’accès à l’avortement sécurisé.
En Afrique subsahrienne , les grossesses non désirées demeurent à l’origine des avortements à risque. Problématique de santé publique, cette situation induit des invalidités et des décès de femmes. Avec 1,8 millions d’avortements non sécurisés pratiqués chaque année, l’Afrique de l’Ouest est la région du monde qui connaît le plus grand taux de mortalité lié à l’avortement clandestin, soit 9700 décès repertoriés en 2020 . Face aux facteurs socioculturelles, politiques et réligieux et aux obstacles pour jouir des informations et services de santé, des adolescents et jeunes personne semblent confrontés aux avortements non sécurisés. Pour réduire les avortements à risque, la stigmatisation de l’avortement et défendre la santé et les droits sexuels reproductifs, le Bénin abrite du 23 au 25 octobre 2023, le 1er dialogue des jeunes sur l’avortement sécurisé en Afrique francophone. Cette initiative est portée par le Centre Odas et l’Alliance des jeunes pour l’avortement sécurisé.
“ L’avortement sécurisé c’est un droit humain fondamental. C’est un droit pour toutes les femmes qui désirent jouir pleinement de leur autonomie, de leur choix sans discrimination ni stigmatisation de la société et c’est un droit qui nous octroyer par le protocole de Maputo qui a été ratifié par la pluspart de nos pays Francophones. ”
KADIDIATOU SOW, Directrice du Centre Odas – Sénégal
La question de l’avortement sécurisé en tant que droit humains devient de plus en plus flexible dans certains Etats de l’Afrique francophone . Dans l’optique de lutter contre les morbidités graves et des décès liés aux avortements à risques et contribuer aux ODD 3, les députés béninois ont adopté, en 2021, la loi qui élargit l’accès à l’avortement sécurisé. Entre autres défis, vulgariser cette loi , former les professionnelles de santé dans le cadre de la mise en œuvre de cette disposition.
“ Pouvoir rendre l’information à toutes les femmes quelques soient leurs positions géographiques, quelques soient leur situation sociale et le deux défis c’est de pouvoir arriver à former les prestataires de santé déjà que la clarification des valeurs parce que en tant de professionnelle de la santé, il y a la conscience professionnelle qu’on doit avoir qui doit être différenciée de ces valeurs de ces valeurs personnelles. “
NAFISSATE HOUNKPATIN, Sage-femme – Fondatrice de l’ong iléwa – Bénin
A noter que plus de 200 participants notamment des jeunes africains venus de 17 pays de l’Afrique francophone participent au 1er dialogue des jeunes sur l’avortement sécurisé en Afrique francophone. L’objectif visé est non seulement de faire avancer les pilliers de l’agenda commun pour l’accès à l’avortement sécurisé à travers l’engagement des jeunes mais aussi renforcer les dynamiques nationales et régionale du mouvement des jeunes pour l’avortement sécurisé.