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Afrique : plus de 110 millions de sinistrés du climat enregistrés depuis 2023

Le renforcement de la gouvernance et de la prévention des risques de catastrophe revêt une nouvelle forme d’urgence dans un paysage de risques de plus en plus complexes et interconnectés, caractérisé par des fluctuations climatiques incessantes. Selon les experts, le défi de la préparation des États africains aux événements climatiques extrêmes réside dans la collecte de données. Or, seuls 32 pays ont mis en place des systèmes de suivi de données nécessaires au développement des profils de risque.

Pour les experts, le constat est sans appel : les catastrophes liées au climat ont doublé au cours des deux dernières décennies, causant d’immenses difficultés économiques. En effet, selon la BAD,  l’Afrique paie le plus lourd tribut, avec des pertes qui atteignent le chiffre effarant de 12,3 % de son produit intérieur brut. Des phénomènes climatiques extrêmes incessants aux épidémies et à la dégradation de l’environnement, ces menaces interconnectées se répercutent en cascade sur les populations, avec des conséquences dévastatrices telles que la perte de vies humaines, la destruction des moyens de subsistance et des infrastructures de transport. Une situation pour laquelle les spécialistes s’accordent à dire qu’il est urgent de créer un cadre de prévention des catastrophes.

«Excellences. La gestion des risques de catastrophe nécessite une politique solide et contemporaine. Les cadres juridiques et les actions parlementaires sont essentiels pour adopter des lois, garantir l’affectation de ressources financières, humaines et autres adéquates pour mettre en œuvre la législation et assurer le contrôle de la mise en œuvre des activités liées aux catastrophes. En tant que membres du Parlement, en tant que ministres réunis ici, vous êtes une composante essentielle pour garantir que les stratégies de réduction des risques de catastrophe sont efficaces, activement intégrées dans les plans de développement nationaux et dans les politiques et réglementations sectorielles.»

Anderson Banda, Directeur du Centre des opérations humanitaires et d’urgence de la SADCZambie

Le défi de la préparation des États africains aux événements climatiques extrêmes réside dans la collecte de données et l’adaptation. Or selon des données officielles, seuls 32 pays ont mis en place des systèmes de suivi de données nécessaires au développement des profils de risque. Entre 2023 et 2024, l’Organisation météorologique mondiale, OMM estime que plus 110 millions de personnes se sont retrouvées sinistrées du climat sur l’ensemble du continent.

«De nombreux pays sont confrontés à des défis supplémentaires liés à la fécondité et aux conflits, qui augmentent la vulnérabilité et réduisent la capacité d’adaptation. Malgré ces obstacles, l’Afrique a fait de grands progrès pour construire un avenir résilient. L’Afrique a été la première région à intégrer cet aspect dans le cadre en adoptant le Programme d’action pour l’Afrique afin de guider sa mise en œuvre d’ici 2030.»

Kamal Kishore, Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophe, Inde 

Entre 2023 et 2024, selon l’OCHA, six pays ont déclaré l’état d’urgence en raison de sécheresses sévères liées au phénomène météorologique El Niño, dont le Botswana, le Lesotho, la Namibie, le Malawi, la Zambie et le Zimbabwe en août 2024. En Afrique du Nord ce sont des tremblements de terre, comme au Maroc, ou des cyclones comme le cyclone Daniel qui a dévasté la Libye, déclenchant des inondations qui ont causé plus de 10 000 décès. Face à ce défi majeur, une réponse coordonnée des dirigeants africains se pose comme nécessité pour relever le défi de la résilience.

«Ces trois derniers jours, on ne saurait trop insister sur la nécessité d’une réduction coordonnée et préventive des risques de catastrophe. Nous nous sommes fait l’écho du fait que les catastrophes ne respectent pas les frontières, ne font pas de distinction entre les riches et les pauvres, ni entre les zones urbaines et rurales, ni entre les pays riches et les pays développés. Elles frappent avec cruauté, menaçant la vie et les moyens de subsistance des personnes et, ce faisant, entravent le développement crucial que nous souhaitons atteindre dans le cadre de nos efforts pour réaliser l’Agenda 2063.»

John Mutorwa, Vice-premier ministreNamibie

Les catastrophes naturelles liées aux changements climatiques font perdre aux pays africains environ 4% en moyenne de leur PIB chaque année. D’ici 2040, les températures devraient s’élever à 35 degrés celsius en moyenne pendant 61 jours par an. Un indice quatre fois plus élevé en Afrique que dans le reste du monde, révèlent les perspectives des experts.

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