Le nombre de personnes obligées de fuir à cause de la guerre, des violences, des persécutions et violations des droits humains va croissant sur le continent africain. De la Corne de l’Afrique à l’Afrique de l’Est, en passant par l’Afrique centrale et l’Afrique de l’Ouest, ils sont quelque 30 millions de personnes recensées comme déplacés internes, réfugiés et demandeurs d’asile, selon les chiffres de l’Union africaine et des Nations unies. Dans les zones les plus touchées, les crises et les besoins se prolongent.
Les cas de déracinement se multiplient rapidement sur le continent. Dans la seule région du Sahel, les cas sont passés de 217 000 à un niveau de 2,1 millions fin 2021, selon les données du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). En Afrique de l’Est, le nombre de réfugiés a presque triplé, passant de 1,82 million en 2012 à près de 5 millions début 2022, dont 300 000 nouveaux réfugiés au cours de l’année 2021. Sur l’ensemble du continent, la situation mérite une attention des Etats et des partenaires, selon l’Union africaine.
Six parmi les crises les plus importantes et aux conséquences humanitaires alarmantes se trouvent en Afrique, avec plus de 30 millions de personnes déplacées, de réfugiés et de demandeurs d’asile. Il nous renvoie à notre responsabilité de prendre le mal par la racine, par une prophylaxie des tensions, en nous attaquant aux causes profondes des situations humanitaires; parce qu’il vaut mieux prévenir qu’essayer de guérir.
Macky Sall, Président en exercice de l’Union africaine
Au Soudan du Sud, pays qui enregistre l’un des flux de déplacements forcés les plus importants en Afrique, près de deux millions de personnes sur le territoire sont des déplacés internes. Par ailleurs, plus de 2 millions de réfugiés sud-soudanais sont recensés en Éthiopie, au Soudan et en Ouganda. Afin de fournir des rations aux réfugiés, le Programme alimentaire mondial évalue ses besoins en Afrique de l’Est, entre avril et septembre 2022, à 226 millions de dollars. Pour l’Union africaine, il se pose la nécessité d’avoir une institution panafricaine, comme l’Agence humanitaire africaine, pour coordonner l’effort des gouvernements, des ONG et des agences internationales.
C’est qu’on avait besoin quand même d’une institution africaine, si elle n’existait pas il fallait la créer, dédiée essentiellement à coordonner l’intervention africaine sur les questions de crise humanitaire. Avoir une institution sur le plan de la gouvernance, elle est extrêmement importante, elle permet de pouvoir coordonner tous les efforts dédiés à la réponse en cas de crise humanitaire .
Ibrahima Cheikh Diong, Directeur général de l’African Risk Capacity Group
Les déplacements forcés sont surtout dus aux conflits prolongés, aux conflits intercommunautaires, aux persécutions et violations des droits humains, à l’insécurité alimentaire, à l’accès limité aux services sociaux de base, entre autres. Pour limiter l’exode des populations, dans les pays touchés par les conflits, les agences internationales préconisent de penser à des stratégies qui ne sont pas uniquement militaires.
Pour nous aux HCR, pour nous aux Nations Unies et pour nous acteurs humanitaires, la réponse vient du besoin de ne pas investir uniquement dans la réponse sécuritaire, dans les armes; mais d’investir grandement au contraire dans le développement, dans le développement de ces régions. Parce que ce n’est pas l’intégralité des pays, il y a des zones assez développées dans ces pays… mais dans les régions oubliées, au bénéfice d’une population qui a été marginalisée et de réintégrer ces populations dans l’Etat Nation.
Xavier Creach, Coordinateur de la réponse du HCR au Sahel
L’Afrique subsaharienne rassemble à elle seule plus de 26 pour cent des réfugiés du monde entier, d’après l’ONU. En Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, Afrique de l’Ouest et centrale, ils étaient environ 11,9 millions de personnes relevant de la compétence du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés HCR fin 2021.