Le changement climatique est une menace grandissante pour les pays africains, particulièrement vulnérables en raison de leur forte urbanisation et de leurs infrastructures fragiles. Face à des phénomènes de plus en plus fréquents, plusieurs métropoles du continent prennent les devants en repensant leur développement urbain. Des pays comme le Rwanda ou le Congo mènent des initiatives ambitieuses, visant à intégrer l’écologie dans l’urbanisme pour contrer les effets du climat. Mais ces efforts, bien qu’encourageants, se heurtent à des obstacles majeurs, notamment le financement insuffisant de la transition écologique et la dépendance à l’aide internationale.
Le changement climatique affecte de manière disproportionnée plusieurs pays d’Afrique. En raison de la forte urbanisation et des infrastructures souvent vulnérables, les populations urbaines sont de plus en plus exposées aux inondations, aux vagues de chaleur et à d’autres catastrophes naturelles. Face à ce défi, de nombreuses villes du continent mettent en place des stratégies pour devenir plus vertes et résilientes. Ces initiatives visent à promouvoir une gestion durable des ressources naturelles et à renforcer la capacité des villes à faire face aux impacts du changement climatique.
“Conscient de ce que le salut de l’humanité réside dans la préservation et la densification de la forêt, nous avons institué depuis 40 ans la Journée nationale de l’arbre. Aussi, le 6 novembre de chaque année, tout Congolais a-t-il l’obligation de planter au moins un arbre d’essence fruitière ou forestière.”
Denis Sassou Nguesso, Président de la République – Congo
Le concept de « villes vertes » repose sur la création d’espaces écologiques intégrés à l’urbanisme. Des pays comme le Maroc, le Rwanda ou le Congo montrent la voie avec des projets d’agriculture urbaine, de plantations d’arbres, et d’éco-bâtiments. En 2024, le Rwanda a intensifié ses efforts pour financer la transition écologique, visant à mobiliser 6,2 milliards de dollars d’ici 2030. Mais la transition vers des villes durables nécessite de repenser totalement la manière dont les espaces urbains sont construits, avec une priorité à la nature, à la gestion de l’eau et à l’énergie renouvelable.
“Si les quartiers informels croissent plus vite, ils attirent moins d’investissements. Comment faire pour que ce biais de perception qui veut que l’informalité soit un problème et que l’informalité qu’on appelle ici le problème parce que ce n’est pas conforme à la ville formelle qui est la ville vue d’ailleurs la ville fantasmée, la ville occidentale, la ville de Dubaï. Tant qu’on n’a pas vu, qu’on n’a pas dépassé ces biais-là, on ne pourra pas rendre performante l’urbanisation en Afrique. Donc j’ai parlé de comment on va transformer les formalités urbaines en atout.”
Luc Gnacadja, Fondateur de GPS-Dev – Bénin
Malgré les efforts, les défis demeurent. La dépendance des pays africains aux financements internationaux pour la transition écologique est un enjeu majeur. La transition écologique en Afrique exige des investissements considérables mais qui parfois sont insuffisants. La COP 29, tenue à Bakou en Azerbaïdjan en novembre 2024, a abouti à un accord sur un financement climatique annuel de 300 milliards de dollars. Un accord qui, selon les pays en développement, pointe un manque d’ambition de la part des pays riches. L’amélioration de la gouvernance financière semble essentielle selon les experts pour réussir la transition écologique.
“En matière de lutte contre le changement climatique. Trop souvent de réunions, trop souvent de forums, trop souvent de conférences et peu d’actions concrètes.”
Jacques Assahoré, Ministre de l’Environnement – Côte d’Ivoire
L’Afrique, bien qu’elle émet moins de 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, est particulièrement vulnérable aux effets du changement climatique. L’adaptation au changement climatique devient donc une priorité cruciale pour les pays africains, qui doivent trouver des solutions pour protéger leurs populations et leurs économies.