Les transferts d’argent réalisés par la diaspora africaine sont essentiellement orientés vers des dépenses de consommation courante comme les achats de nourriture et le paiement des frais de scolarité. Bien que représentant une opportunité de croissance pour le continent africain, ces ressources ne contribuent que marginalement au financement des projets d’investissement et à la création de richesses. Pour l’Union africaine et les institutions financières multilatérales, ces envois de fonds peuvent être capitalisés pour le développement du continent.
La diaspora africaine a, en 2023, effectué des transferts de fonds depuis l’Europe vers l’ensemble du continent africain qui ont atteint près de 100 milliards de dollars selon la Banque mondiale. D’après la Banque africaine de développement, la diaspora est actuellement le plus grand bailleur de fonds de l’Afrique par les financements concessionnels qu’elle envoie. L’institution financière multilatérale indique aussi que ces fonds assurent la sécurité des moyens de subsistance pour des millions d’Africains.
“Le développement de l’Afrique doit est une priorité pour tous les africains de la diaspora. l’Afrique que plusieurs ont laissée derrière est entraînée de changer lentement mais sûrement. Avant que le covid-19 n’affecte le commerce africain en pleine croissance, l’Afrique avait 6 des nations avec les croissances les plus rapides dans le monde. Malgré tout cela, l’investissement directe étranger est entraîne de rebondir en Afrique car il est passé de 14 milliards de dollars en 2020 à 83 milliards de dollars en 2022”
Akinwunmi ADESINA, Président de la BAD – Nigéria
D’après le secrétaire général du secrétariat de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), les transferts de fonds offrent une fenêtre d’opportunité pour le développement de l’Afrique, dans un contexte de déclin des investissements directs étrangers et de l’aide étrangère. D’après Wamkele Mene, la mise en œuvre de la ZLECAf, par tous les pays africains, facilitera la tâche aux communautés de la diaspora désireuses d’investir en Afrique.
“La contribution de la diaspora pour le développement de l’Afrique et pour la croissance inclusive est absolument nécessaire. Un point clef sur lequel je souhaite m’attarder est que la diaspora a le potentiel d’assister les Africains à minimiser les défis de développement de notre temps. Si nous devons arriver à l’Afrique que nous voulons de l’agenda 2063, il est impératif que nous renforçons le lien entre la diaspora africaine partout où elle se trouve afin de mobiliser les ressources financières et intellectuelle nécessaire pour la transformation et le développement inclusive de notre continent”
Wamkele MENE, Secrétaire général de la ZLECAf
Bien que la diaspora africaine soit déterminée à apporter sa pierre à l’édifice pour développer le continent africain, la Banque mondiale note toutefois une difficulté rencontrée par les membres de la diaspora au niveau des transferts des fonds qui sont généralement soumis à des frais élevés pratiqués par les opérateurs qui dominent le marché des transferts transfrontaliers. Selon l’institution, cette difficulté occasionne un ralentissement des transferts d’argent vers l’Afrique.
“La diaspora a et continue de jouer un rôle majeur dans la transformation socioéconomique du pays. Au-delà de cela, la diaspora est une source clé des compétences, de l’expertise et du transfert technologique qui sont des ingrédients nécessaires pour notre transformation économique.”
Musalia MUDAVADI, Ministre des Affaires étrangères – Kenya
Le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi A. Adesina, souligne qu’en dépit de leur réussite à l’étranger, les Africains restent attachés à leur continent d’origine, qui constitue leur identité et une source de fierté. Ainsi le développement de l’Afrique devrait être une priorité pour tous les Africains de la diaspora, ces acteurs détenant un potentiel de croissance.