Plus de 1000 milliards de dollars de pots-de-vin sont versés chaque année dans les pays développés et les pays en développement. Ces chiffres de la Banque mondiale illustrent la gravité de la corruption. C’est pour tenter de réduire ce phénomène qu’une conférence de haut niveau sur la promotion de la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption s’est tenue à Gaborone au Botswana du 13 au 14 juin 2022. Il s’agissait pour les dirigeants africains, d’examiner comment tirer parti des avantages de la bonne gouvernance pour améliorer les possibilités de croissance, créer des emplois, réduire la pauvreté et atteindre les objectifs de développement durable (ODD).
Aider à former un consensus sur les impacts macroéconomiques critiques de la mauvaise gouvernance et de la corruption, réaffirmer l’engagement des gouvernements africains à donner la priorité aux réformes de lutte contre la corruption et de bonne gouvernance, identifier les piliers d’un plan d’action pour promouvoir la gouvernance en Afrique, y compris pendant les crises telles que la pandémie de COVID-19. Ces objectifs parmi plusieurs autres, sont inscrits dans les priorités d’une Union africaine soucieuse du renforcement de la bonne gouvernance au sein de ses Etats membres.
« Nous continuons d’évaluer les progrès dans la lutte contre la corruption et avons apporté plusieurs modifications à la législation, et adopté les meilleures pratiques en particulier la Commission anti-corruption du Zimbabwe qui a été reconstituée et habilitée, afin de mieux s’acquitter de son mandat, comme indiqué dans notre constitution nationale ».
Emmerson Mnangagwa, Président de la République du Zimbabwé
Seuls six des 54 pays africains classés selon l’indice de perception de la corruption (IPC) ont obtenu des scores supérieurs à 50/100. Signe que la corruption continue de régner sur le continent, n’épargnant pas la gestion de la crise sanitaire engendrée par la covid-19. L’Union africaine apporte à ses membres du soutien, pour qu’ils se remettent des pertes économiques infligées par la pandémie de COVID-19 estimé à 12% du PIB du continent en 2021 selon la BAD, et renforcent leur résilience grâce à une meilleure gouvernance.
« Des efforts de collaboration qui rassemblent le secteur public, le secteur des affaires, la société civile et les médias sont nécessaires pour lutter efficacement contre la corruption sur le continent. Le Conseil consultatif de l’Union africaine sur la corruption, AUABC, s’est engagé à explorer, avec le secteur privé, les modalités d’un engagement efficace dans la lutte contre la corruption en Afrique car ensemble, nous pouvons et nous vaincrons la corruption.”
Samuel Kimeu , Directeur exécutif de la Fondation Africa’s Voices
Selon les Nations unies, investir dans un pays relativement corrompu peut coûter jusqu’à 20 % de plus que dans un pays qui ne l’est pas. Dans le procédé de l’Union africaine, la numérisation et les données massives sont considérées comme des outils de promotion de la transparence et des comportements éthiques. Ceux-ci réduisent la fragilité et tracent la voie d’une transformation durable pour l’Afrique. Pour réaliser les Objectifs de développement durable, il est important de s’attaquer à la corruption.
« La lutte contre la corruption reste un défi sérieux et complexe sur le continent. Les réseaux de corruption deviennent de plus en plus sophistiqués, imprégnant toutes les couches de notre société. La nécessité de construire des institutions fortes et robustes pour garantir que tous nos actifs et ressources naturelles profitent à la majorité plutôt que de rester dans les poches de quelques-uns reste primordiale et urgente.
Emmerson Mnangagwa, Président de la République du Zimbabwé
La corruption et le transfert de fonds illicites contribuent à la fuite des capitaux en Afrique, où plus de 400 milliards de dollars ont été détournés et mis à l’abri à l’étranger. La conférence de Gaborone a offert une plateforme à la Commission de l’Union africaine et au FMI pour présenter leurs approches en matière d’engagement avec les pays membres sur la gouvernance ; partager des idées basées sur leur longue expérience d’aide aux pays membres sur les questions de gouvernance et de corruption, en particulier par le biais d’un développement important des capacités institutionnelles.