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Afrique : réduction de la fracture numérique par l’éducation des femmes

Afrique : réduction de la fracture numérique par l'éducation des femmes

En Afrique subsaharienne, 34% des jeunes de 18 à 24 ans sont victimes de cyberharcèlement, et 20% des contenus déshumanisants en ligne visent les femmes d’origine africaine. Sur le continent, environ 97 millions de femmes dans la région n’ont pas de téléphone portable, et les hommes ont 50% de chances supplémentaires d’accéder à internet. Les initiatives d’alphabétisation numérique se multiplient pour inclure les femmes dans la transformation numérique de l’Afrique, offrant ainsi de nouvelles opportunités dans un contexte où plus de 230 millions d’emplois nécessitent des compétences numériques d’ici 2030. Par ailleurs, le marché africain du e-learning pèse près de 3 milliards de dollars annuels.

En 2024, atténuer la fracture numérique entre les sexes est une question de sécurité. Des données officielles révèlent qu’en Afrique subsaharienne, 34% de personnes âgées de 18 à 24 ans sont victimes de cyberharcèlement. Des études parallèles indiquent que 20% des contenus déshumanisants mis en ligne visent des femmes d’origine africaine. Face à la montée de la cybercriminalité dans le paysage numérique sur le continent, la Commission africaine des Droits de l’Homme et des Peuples recommande l’accès des femmes à l’éducation dans les domaines de la technologie numérique afin de supprimer le fossé numérique entre les sexes.

“…il y a la question de la violence basée sur le genre et la sécurité et la sûreté en ligne. Si nous n’examinons pas ces obstacles dans leur intégralité, nous ne serons jamais en mesure de nous attaquer à la disparité numérique car il ne s’agit pas simplement d’accès à internet”.

Nadira Bayat, Chargée des affaires économiques à la CNUCEDAfrique du Sud

L’Afrique subsaharienne affiche l’écart d’accès à internet le plus important au monde. Dans la région, 97 millions de femmes n’ont pas de téléphone portable et les hommes ont environ 50% de chances supplémentaires d’accéder à internet qu’elles, révèle les Nations Unies. Après le coût, l’inadéquation des infrastructures numériques, le faible taux d’alphabétisation des femmes arrive en troisième position des facteurs de fracture numérique entre les genres en Afrique.

“Quelques statistiques et chiffres qui, au-delà des récits, serviront de preuves pour souligner l’importance et l’urgence d’investir dans l’éducation des filles. L’éducation des filles et des femmes doit faire l’objet d’une attention immédiate. En Afrique, 32,6 millions de filles en âge d’aller à l’école primaire et au premier cycle du secondaire ne sont pas scolarisées”.

Simone Yankey, Coordinatrice par intérim de l’UA/CIEFFA

Les programmes d’alphabétisation numérique destinés aux femmes se multiplient sur le continent africain. Ces initiatives visent principalement à enraciner l’Afrique dans le processus de sa transformation numérique. L’inclusion des femmes dans la digitalisation va également leur offrir de nouvelles opportunités à cette frange de la  population dans un contexte où , plus de 230 millions d’emplois nécessitent des compétences numériques d’ici 2030.

“La campagne Africa Educate Her en particulier, a joué un rôle déterminant dans l’engagement des États membres, des Organisations de la société civile, des jeunes, des partenaires de développement, des points focaux des ministères du genre et de l’éducation à travers le continent et du Parlement panafricain. Grâce à la campagne, des progrès en faveur de l’éducation des filles ont été mis en avant”.

Mohammed Belhocine, Commissaire Éducation,  Sciences, Technologies et Innovation à l’Union Africaine

2024 a été désignée année de l’éducation par l’Union africaine. Sur le continent, les crises sanitaires, sécuritaires et climatiques ont mis en lumière la nécessité de mettre l’accent sur les formations académiques en ligne, le e-learning pour réduire le taux de déperdition scolaire des jeunes et particulièrement de la jeune fille. En Afrique subsaharienne où seuls 6% des jeunes sont inscrits dans l’enseignement supérieur, le marché du e-learning pèse annuellement près de 3 milliards USD avec des perspectives de croissance de 7,3% à l’horizon 2025.

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