À l’heure où le monde se redessine, l’Afrique choisit de tracer sa propre voie. Réunis à Malabo, la capitale équato-guinéenne, le 13 juillet 2025. Les chefs d’État du continent ont réaffirmé leur ambition commune : bâtir une Afrique forte, unie et maîtresse de son destin. Un tournant décisif dans la marche vers une souveraineté africaine réelle.
Lors de la 7ème Réunion de Coordination de Mi-Année de l’Union africaine, tenue le 13 juillet 2025 à Malabo, en Guinée équatoriale, les chefs d’État et de gouvernement africains ont souligné avec force l’urgence de bâtir une Afrique profondément résiliente, audacieusement innovante et résolument souveraine. Cette vision stratégique vise à affirmer l’autonomie du continent et à le libérer de toute forme de dépendance ou d’ingérence extérieure, dans un contexte mondial caractérisé par des transformations géopolitiques, économiques et sociales rapides et complexes. L’objectif est de permettre à l’Afrique de prendre pleinement son destin en main et de jouer un rôle de premier plan sur la scène internationale, en s’appuyant sur ses propres forces et ressources.
L’Afrique se trouve au centre d’un monde en pleine mutation. Le Sud Global se positionne, les BRICS s’affirment chaque jour un peu plus comme un bloc cohérent. L’Europe navigue dans un contexte global qu’elle ne contrôle plus. L’Asie a pris son envol depuis longtemps. Dans cette configuration, notre continent doit se positionner avec force et détermination. Et ce, d’abord à travers l’accélération de l’intégration.
Mahmoud Ali Youssouf, Président de la Commission de l’UA
Les travaux ont mis l’accent sur l’intégration régionale, notamment via la ZLECAf, essentielle pour l’industrialisation de l’Afrique, le soutien aux PME et la résilience économique. L’objectif est d’augmenter le commerce intra-africain de 50 % d’ici 2035, malgré les défis barrières tarifaires, infrastructures, réglementations. La Commission réaffirme l’ambition d’une monnaie unique africaine à long terme pour la souveraineté monétaire.
Je crois que les signes positifs observés en matière de stimulation du commerce inter-africain, dès les premières phases de mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine, nous encouragent à renforcer, ensemble et individuellement, nos efforts vers un avenir prometteur pour l’économie de notre continent.
Teodoro OBIANG NGUEMA MBASOGO, Président de la République de Guinée équatoriale
En marge du sommet, les rencontres bilatérales notamment entre Abdel Fattah Al-Sissi et ses homologues João Lourenço et Teodoro Obiang Nguema ont permis d’aborder les défis sécuritaires majeurs du continent, tels que les conflits au Soudan, l’instabilité au Sahel, les tensions autour du bassin du Nil et la situation dans la Corne de l’Afrique. Les chefs d’ Etat ont également souligné le rôle croissant de la diplomatie africaine, centrée sur les alliances Sud-Sud, les projets communs et l’investissement intra-africain.
Dans un monde de plus en plus multilatéral et compétitif, les grands blocs régionaux prennent une place croissante dans les décisions globales. L’Afrique ne peut plus continuer à s’exprimer d’une voix dispersée ni à négocier avec des intérêts fragmentés. L’unité du continent, nécessaire à la défense de nos intérêts communs, doit désormais se traduire par des actions concrètes. Il est temps d’accélérer la mise en œuvre des programmes régionaux, de faire confiance aux capacités du continent, de soutenir la production africaine pour le consommateur africain, de transformer les corridors d’intégration en artères de développement et de paix, et de faire de la jeunesse africaine, avec sa créativité et son énergie, le véritable moteur de notre intégration.
João Lourenço, Président de la République d’Angola
Cette réunion marque le passage d’un panafricanisme de principe à un panafricanisme d’action, fondé sur la stabilité, l’intégration et le développement, misant sur la volonté politique, la solidarité régionale et le capital humain.