Les services de santé mentale, utiles pour l’épanouissement des individus et leur participation à la vie socio-économique, restent largement sous-financés en Afrique. Les besoins dans le secteur restent les parents pauvres des politiques de santé publique sur le continent au moment où l’Afrique compte en moyenne 0,1 psychiatre pour 100 000 personnes.
10% de la population africaine souffre de troubles mentaux, selon l’Organisation mondiale de la santé. Cependant, dans un contexte marqué par de multiples problèmes de développement et de gouvernance, les soins de santé mentale ne bénéficient pas de l’attention ni des financements nécessaires en Afrique. L’OMS indique que la majorité des Etats africains ne consacrent que 1% de leur budget de santé à la santé mentale. Également, pour l’ensemble de l’Afrique, un seul psychiatre exerce en moyenne pour 500 000 habitants. Un chiffre 100 fois inférieur aux recommandations internationales.
“ L’organisation mondiale de la santé poursuit une vision ou du moins une vision, qu’elle expose le plus vite tu es très clair et qui consiste à faire en sorte que nous soyons dans un monde reconnaître l’importance de la cinquième mentale. L’objectif qui nous a été confié par l’ensemble des pays, c’est de faire en sorte que nous vivions dans un monde où l’on reconnaît la santé mentale avec trois P. Le premier P, c’est la promotion de la santé mentale, le deuxième, c’est la protection de cette santé mentale, le troisième P c’est de prévenir les troubles mentaux.
Ambroise Ané, Expert du bureau pays OMS – Côte d’Ivoire
En Afrique 80% des personnes atteintes ne reçoivent pas les soins nécessaires. L’OMS recommande aux États d’intégrer les services de santé mentale dans les soins primaires pour faciliter l’accès aux soins, la détection précoce des problèmes de santé mentale et une prise en charge intégrée des troubles mentaux.
“ Le problème dont nous souffrons énormément, c’est la mauvaise reconnaissance, la mauvaise détection et l’absence de l’intervention précoce, donc l’absence forcément du traitement précoce et adéquat. Et donc ce qui fait que nous allons chercher d’autres choses.”
Jallal Toufiq, Psychiatre, directeur de l’hôpital Arrazi de Salé – Maroc
Il convient de considérer que la plupart des personnes en Afrique souffrant de troubles de santé mentale ont un accès limité aux soins. Outre cet aspect, la stigmatisation empêche également d’obtenir une image complète des problèmes de santé mentale, notamment chez les jeunes.
“ Au Kenya un adolescent sur deux souffre de dépression et d’anxiété. Pour ces jeunes, l’aide n’est souvent pas accessible, que ce soit pour des raisons de coûts, d’accessibilité ou de stigmatisation.”
Tom Osborn, Directeur général de l’Institut Shamiri santé – Kenya
Pour faire face aux défis liés à la santé mentale sur le continent, plusieurs initiatives émergent pour améliorer l’accès aux soins. Ces dernières années, plusieurs pays africains ont intégré les maladies mentales à leur agenda. En 2021, des plans d’action sur cinq ans ont été votés au Kenya et en Ouganda, tandis que le Ghana et le Zimbabwe travaillent avec l’OMS pour développer leur offre de soins.