Plusieurs grandes puissances n’hésitent plus à mettre en cause le soutien du Rwanda aux rebelles du M23 dans le conflit en cours dans l’est du Congo. Après que l’ONU a fermement condamné l’invasion des assaillants rwandais dans l’est de la République democratique du Congo, de nombreux pays du Nord se sont joints à cette mouvance imposant chacun des sanctions pour amener le Rwanda à se retirer complètement du territoire congolais.
Face aux nombreux plaidoyers menés par la République démocratique du Congo pour dénoncer l’invasion de la partie est du pays par le M23 soutenu par le Rwanda, la communauté internationale se montre désormais plus active pour la recherche des solutions au conflit. Afin de faire pression sur le Rwanda, afin qu’il interrompe tout soutien aux M23 et retire toutes ses troupes présentes en République démocratique du Congo, des Etats ont infligé pays d’Afrique de l’Est des sanctions allant de la suspension des projets d’aide au développement, des programmes de soutien bilatéraux aux financements du développement.
“Nous appelons à respecter les sites de déplacement qui sont des sites civils. Nous appelons à éviter des systèmes explosifs et d’autres artillerie lourde dans les zones peuplées. C’est particulièrement important alors que les hostilités risquent de toucher Gina et que nous courons un risque de conflit dans des zones urbaines. Toutes les partie doivent s’assurer de protéger les civils et les infrastructures civils dans le cadre des opérations militaires”
Joyce Msuya, Haute fonctionnaire des Nations Unies – Tanzanie
Le 20 février 2025, le département d’Etat américain a annoncé des sanctions contre James Kabarebe, ministre d’Etat rwandais chargé de l’Intégration régionale, ainsi que Lawrence Kanyuka Kingston, porte-parole du mouvement rebelle M23 et de l’Alliance du fleuve Congo. Le Conseil de sécurité de l’ONU a pour sa part condamné l’offensive menée par le M23 avec le soutien de la Force de défense rwandaise et a exigé son retrait immédiat du territoire congolais. Le 3 mars, le Canada a annoncé qu’il avait suspendu la délivrance de permis pour l’exportation de biens et de technologies contrôlés vers le Rwanda, ainsi que la suspension de la poursuite de nouvelles missions commerciales et d’affaires de gouvernement à gouvernement avec le Rwanda, et du soutien aux activités de développement des entreprises du secteur privé.
“Le conseil de sécurité se réunit aujourd’hui en raison de la détérioration rapide de la situation dans le Nord Kivu, en République démocratique du Congo, de la prise de Saké et de l’encerclement de Goma par le M23 permis par le soutien actif des forces de défenses s du Rwanda. La situation est grave et ce conseil doit en prendre la mesure”
Nicolas de Rivière, Représentant permanent de la France auprès des Nations unies – France
D’autres pays, à l’instar de l’Allemagne et du Royaume-Uni, ont aussi annoncé la suspension de nouveaux engagements financiers avec le Rwanda ainsi que la révision de la coopération existante. Le Rwanda n’a jamais admis formellement son soutien militaire au groupe armé M23. Cependant, un rapport d’experts de l’ONU publié en juillet 2024 estime qu’environ 4 000 hommes des forces rwandaises sont déployés dans l’est de la RD Congo.
“Le secrétaire général a insisté sur la nécessité de défendre le droit international humanitaire et les droits humains. Il a appelé à un accès humanitaire immédiat sans entrave aux populations dans le besoin. Je fais l’écho de cet appel. Nous exhortons les parties à protéger les civils et les infrastructures critique donc les civils dépendent”
Joyce Msuya, Haute fonctionnaire des Nations Unies – Tanzanie
De son côté, le gouvernement du Rwanda a qualifié de déplorables les sanctions imposées par la communauté internationale, affirmant qu’elles étaient partisanes et qu’elles ne s’attaquaient pas aux causes profondes du conflit en RDC. La République democratique du Congo, pour sa part, accuse le Rwanda de piller ses nombreuses richesses naturelles.