L’essoufflement de la coopération entre l’Afrique et des partenaires traditionnels comme la France et les États-Unis amène les États africains à s’ouvrir à d’autres partenaires pour matérialiser les projets de développement et le progrès social. Les BRICS, groupe de cinq économies émergentes dont l’Afrique du Sud, sont une option viable de partenariat pour les pays africains, selon des acteurs des relations internationales. L’ancien ministre ivoirien Ahoua Don Mello, est celui qui est chargé de promouvoir des partenariats entre les pays d’Afrique de l’Ouest et centrale avec l’Alliance des BRICS.
Ancien conseiller du Représentant du patronat russe en Afrique, Ahoua Don Mello est fier de promouvoir de nouveaux horizons de partenariat pour les pays africains, qui s’éloignent de la traditionnelle coopération avec les pays du Nord tels que la France ou encore les Etats-Unis. L’ancien ministre de l’Equipement et de l’Assainissement de Côte d’Ivoire sous Laurent Gbgabo soutient une industrialisation de l’Afrique en partenariat avec les BRICS, ce groupe de cinq économies émergentes comprenant le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud.
“Les nouveaux rapports entre l’Afrique et les BRICS, ce sont des rapports qui sont définis par les Africains eux-mêmes, et donc qui tiennent compte des aspirations des peuples africains. Et les peuples africains aspirent à deux choses fondamentales: la souveraineté et l’intégration de leurs économies. Ce qui veut dire beaucoup d’infrastructures, beaucoup d’industries, une capacité de formation et de recherche et une capacité en matière de santé et aussi en matière culturelle et sportive. Et je pense que les BRICS constituent un partenaire privilégié pour faire ce saut d’une économie primaire vers une économie secondaire.”
Ahoua Don Mello, Représentant spécial de l’Alliance des BRICS
Souvent négligées par d’autres puissances internationales, les rencontres de l’Alliance des BRICS suscitent aujourd’hui un intérêt pour la communauté internationale en contexte de tensions entre les Etats occidentaux et la Russie. Les liens entre les géants de l’économie mondiale membres des BRICS et l’Afrique devraient être renforcés après le sommet Russie – Afrique tenu les 27 et 28 juillet; et en perspective du 15ème Sommet des BRICS, prévu du 22 au 24 août 2023 à Johannesburg.
“Le premier partenaire commercial et en termes de développement c’est la Chine, donc ce n’est pas un gadget, c’est beaucoup plus d’investissements pour le continent africain en termes d’infrastructures et de développement industriel et je pense que ce n’est pas rien. La Russie va ouvrir une nouvelle opportunité dans le concert des relations entre l’Afrique et la Russie, ce n’est pas non plus du gadget. Il y a beaucoup d’accords de coopération qui ont été signés entre la Russie et l’Afrique, il est question de donner un contenu économique à ces accords. Quant à l’Afrique du Sud, c’est la première puissance industrielle de l’Afrique, et vous savez les relations qui existent entre l’Afrique du Sud et le reste de l’Afrique; ça aussi ce n’est pas du gadget. En termes de télécommunications, en termes d’investissements dans les infrastructures et aussi en terme commercial, avec les grands supermarchés, les grandes banques qui se déploient aujourd’hui sur le continent africain.”
Ahoua Don Mello, Représentant spécial de l’Alliance des BRICS
Les BRICS sont l’une des instances qui encouragent la reconnaissance de la multipolarité des équilibres politiques et économiques mondiaux. En 2020, la contribution du bloc des BRICS au Produit intérieur brut (PIB) mondial représentait 31,5 %. Le groupe a, depuis, 2014, une banque de développement, la Nouvelle banque de développement, qui finance des projets structurants dans les pays membres. L’élargissement du bloc des BRICS à de nouveaux pays pourrait être une opportunité pour des pays africains.
“Si l’Afrique ne se donne pas une vision dans ce nouveau concert, l’Afrique ne tirera pas le meilleur des BRICS. Aujourd’hui, nous avons beaucoup de pays africains qui sont, je dirais, traditionnellement liés à l’Occident et tout le flux commercial se passe entre l’Occident et l’Afrique. Il est question aujourd’hui d’élargir. Et nous avons là la possibilité d’élargir nos partenaires.”
Ahoua Don Mello, Représentant spécial de l’Alliance des BRICS
À l’image de son engagement dans l’Alliance des BRICS, Ahoua Don Mello a une flamme patriotique qui reste allumée depuis ses années d’études en France, où il est sorti nanti d’un diplôme d’ingénieur des Ponts et Chaussées avant de revenir gérer, entre 2000 et 2011, le Bureau national d’études techniques et de développement de la Côte d’Ivoire. Fidèle à l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, Ahoua Don Mello a rejoint le Parti des Peuples Africains (PPA-CI) à sa création en 2021, assumant à ce jour les fonctions de vice-président chargé de l’implantation du parti en Afrique et de la promotion du panafricanisme.