C’est désormais officiel : l’Algérie est devenue, le 10 juillet 2025, le 58ème État à adhérer au Traité d’amitié et de coopération (TAC) de l’ASEAN. Signé à Kuala Lumpur en marge de la 58ème réunion des ministres des Affaires étrangères de l’organisation, cet acte marque une nouvelle phase dans la stratégie d’ouverture économique d’Alger. Un rapprochement qui pourrait générer de nouvelles dynamiques commerciales, technologiques et géopolitiques entre l’Afrique et l’Asie du Sud-Est. L’organisation, qui regroupe dix pays d’Asie du Sud-Est représentant plus de 680 millions d’habitants et un PIB combiné de 3 660 milliards USD (2024).
Le 10 juillet 2025, Alger a officiellement adhéré au Traité d’amitié et de coopération (TAC) de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), lors de la 58ème réunion des ministres des Affaires étrangères à Kuala Lumpur, en Malaisie. Ce traité, créé en 1976 et étendu hors de la région en 2010, compte désormais 57 États signataires. Pour les autorités algériennes, ce pas diplomatique va bien au-delà d’un symbole : il ouvre la porte à une coopération renforcée dans les domaines économique, technologique et culturel avec les dix pays de l’Asie du Sud‑Est.
“Aujourd’hui marque une avancée significative dans les rapports entre l’Algérie et l’ASEAN. Nous sommes très honoré de rejoindre cette communauté des Nations qui font partie du traité d’amitié et de coopération, une communauté qui compte tous ceux qui voient l’ASEAN comme un exemple à copier”
Ahmed Attaf, Ministre des Affaires étrangères – Algérie
« Ce jour marque une avancée significative dans les relations entre l’Algérie et l’ASEAN. Nous sommes profondément honorés de rejoindre cette communauté de nations signataires du Traité d’amitié et de coopération, une communauté qui inclut tous ceux qui voient en l’ASEAN un exemple à suivre. »
Selon les experts, cette adhésion dépasse le seul cadre bilatéral : elle revêt une portée stratégique pour l’ensemble du continent africain. Elle devrait permettre de bâtir des chaînes de valeur transcontinentales, d’accéder à de nouveaux marchés et de densifier la diplomatie économique panafricaine. Ce rapprochement géopolitique pourrait favoriser la création de chaînes de valeur transcontinentale, dynamiser les échanges commerciaux et offrir à l’Afrique un accès accru aux marchés d’Asie du Sud-Est dont le PIB combiné était de 3 660 milliards USD en 2024.
“Nous prenons un plaisir particulier a partagé avec tous les pays membres de l’ASEAN un engagement envers les principes du traité d’amitié et de coopération”
Ahmed Attaf, Ministre des Affaires étrangères – Algérie
L’Algérie cherche à diversifier son économie, historiquement dominée par les hydrocarbures, en misant sur l’agro-industrie, les énergies renouvelables et les technologies. Avec un Produit intérieur brut estimé à 264 milliards USD en 2025, l’Algérie vise un effet d’entraînement de 2 à 5 % supplémentaires dans certains secteurs grâce aux investissements et transferts de technologie asiatiques. Des coopérations industrielles avec la Malaisie, notamment dans le solaire, sont déjà en cours depuis 2024, reflétant une volonté affirmée : bâtir une économie algérienne plus résiliente, compétitive et connectée aux marchés mondiaux.
“L’adhésion de l’Algérie et de l’Uruguay dans l’ASEAN, fraye le chemin pour une coopération plus profonde et d’une meilleur entente avec leurs deux régions. En tant que président de l’ASEAN, la Malaisie réaffirme son engagement profond d’améliorer le regard extern porter sur l’ASEAN et en favorisant les partenariats fondé sur la confiance, l’inclusivité et un bénéfice mutuel”
Dato’ Seri Anwar Ibrahim, Premier ministre – Malaisie
Cependant, des experts soulignent que cette adhésion contraindra l’Algérie à s’adapter à certaines normes asiatiques, notamment en ajustant sa diplomatie à la culture politique régionale, en renforçant ses capacités logistiques et économiques dans la zone, et en maintenant une neutralité géopolitique dans cette région stratégique. Par ailleurs, cette adhésion offre à l’Algérie une ouverture vers de nouveaux marchés et lui permettrait d’exporter davantage de gaz naturel liquéfié (GNL), de pétrole brut, ainsi que d’engrais à base d’ammoniac ou d’urée vers des pays fortement industrialisés ou en transition énergétique, tels que la Thaïlande, le Vietnam, les Philippines et la Malaisie.