Le 20 octobre 2024, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a levé les restrictions sur les importations de matières premières essentielles, tout en soumettant les autres importations à un système de licences. Cette décision vise à protéger les industries vitales, à remédier aux pénuries croissantes et à relancer la production nationale.
En Algérie, le 20 octobre 2024, le président Abdelmadjid Tebboune a ordonné la levée des restrictions sur les importations de matières premières essentielles lors d’une réunion du Conseil des ministres. Cette décision repose sur deux axes principaux: garantir la protection des industries vitales et soumettre les autres importations à un système de licences. Cette mesure vise à répondre aux difficultés d’approvisionnement croissantes qui affectent plusieurs secteurs stratégiques et à relancer la production nationale.
“J’ordonne, de ne pas empêcher toute importation, de matières premières, utilisées dans la chaîne de production et dans les industries vitales et de soumettre le reste des importations, à une licence préalable. l’Algérie n’a pas empêché et n’empêchera pas les importations, mais elle recourt uniquement en cas de nécessité, afin d’encourager le développement, de la production nationale et de sauvegarder ses réserves de change de manière à renforcer l’économie nationale et sa stabilité .”
Abdelmadjid Tebboune, Président de la République – Algérie
En 2023, les importations de l’Algérie étaient estimées à environ 40 milliards de dollars. Suite à une politique protectionniste, des pénuries de produits de base comme le blé , le lait en poudre, le sucre et d’autres. Des secteurs cruciaux tels que l’alimentation, l’agriculture et les transports ont été particulièrement touchés par les politiques restrictives, impactant le système de production national. En réponse, le président a décidé d’assouplir les restrictions sur les matières premières industrielles pour garantir l’approvisionnement des entreprises et apaiser les tensions sociales liées aux pénuries et au chômage.
“Le président algérien, en prenant ces mesures, est en train de gérer les fonds intérieurs pendant que l’Algérien est en conflit ouvert avec son principal fournisseur, la France. Le président algérien ne pouvait pas se payer le luxe d’avoir un autre fonds social intérieur, d’où ces mesures sont arrivées fort à propos. ”
Kerwin MAYIZO, Analyste politique – RD Congo
Malgré un excédent commercial de 12,713 milliards de dollars en 2023, l’Algérie reste dépendante de l’importation de produits manufacturés avec une économie essentiellement dépendante de l’activité dans les secteurs du pétrole et du gaz. Sur 55,5 milliards de dollars de produits exportés à fin décembre 2023, les biens hors hydrocarbures n’ont représenté que 5 milliards de dollars.