En application des sanctions de la CEDEAO après le coup d’État du 26 juillet 2023, le Bénin a procédé à la fermeture de sa principale frontière avec le Niger. La mesure a de nombreux impacts sur l’économie béninoise. Au marché Dantokpa, le prix de certains produits alimentaires comme l’oignon provenant principalement du Niger ont connu une hausse de 55%. Le sac de 150Kg qui était vendu à 30000 FCFA est cédé à 55000 FCFA.
La fermeture de la principale frontière entre le Bénin et le Niger a ralenti les échanges commerciaux et les petits commerces au niveau des deux États. A Cotonou, le marché de Dantokpa, mahoulé est lieu de vente par excellence de l’oignon du Niger. Depuis la fermeture de la principale frontière entre le Bénin et le Niger, à la suite des sanctions infligées par la CEDEAO consécutivement au coup d’État, les stocks du violet de Galmi sont épuisés.
« Avant-là, c’est plus 16 camions. Maintenant, même trois camions c’est difficile. A cause de ça, l’oignon est cher. Les gens vendent à 55 milles le sac de 150 kg . Mais si c’est un peu mouillé, ils disent 40000 F. Dans tous les cas, les clients refusent mais ce n’est pas notre problème aussi. ».
Abdoulaye hassane Boubakar, Commerçant, Niger
« On ne peut pas dire qu’on a espoir de quelque chose. Tout d’abord, les oignons sont arrivés à la frontière du Niger et impossible de passer depuis des jours. Tous les oignons sont pourris là. Incapable de récupérer même quelques-uns. Les images sont là. Vous pouvez aller à la frontière et vérifier. Tous les oignons sont gâtés »
Latif salami, Secrétaire général des importateurs de l’ail, haricot et d’oignons, Bénin
Bien que le Bénin ait fermé ses frontières avec le Niger, certains transporteurs prendraient des risques de faire le détour illégal par le Nigéria, en passant par Ségbana, Kandi afin d’arriver à Cotonou. Ce trajet demeure périlleux et engendre des manques à gagner. La rupture du stock du violet de Galmi a favorisé l’importation des oignons du Nigéria. Les traîneurs de pousse-pousse sont dans le désarroi.
« Après la fermeture de la frontière entre le Bénin et le Niger, notre activité a pris un coup. On a appris que les frontières sont bloquées. Le sac de 150kg était cédé à 30 milles, aujourd’hui c’est vendu à 55000 F. Ce sont les oignons du Nigéria qui sont disponibles sur le marché. C’est devenu compliqué de payer le loyer et de se nourrir ».
JANVIER MISTIOU, Traîneur de pousse-pousse, Bénin (TRADUCTION)
La CEDEAO a pris des sanctions contre le Niger après le coup d’Etat intervenu le 26 juillet 2023. De nombreux camions transportant des marchandises sont bloqués de part et d’autre des frontières au niveau des postes de contrôle juxtaposés de Malanville au Bénin et à Gaya au Niger depuis près de 4 semaines. Cette situation a mis en état de dégradation certains produits vivriers acheminés sur l’axe routier inter-état.