Face au phénomène de collectes illégales de l’épargne public au Bénin, de nouvelles dispositions sont prises par les autorités pour restreindre et réprimer de pareilles initiatives. En marge de la Journée mondiale de l’épargne, un état des lieux est fait dans le pays, sur les attentes pour l’effectivité de l’inclusion financière à l’ère du numérique en vue de l’éducation financière et l’adoption de l’épargne formelle par la population.
Au Bénin, les déviances observées à travers l’exercice illégal de la tontine dite “ Adogbè” en langue locale, remet la question de la protection de l’épargne des populations, de l’éducation financière, de l’épargne formelle et de la finance digitale au cœur des débats de l’opinion publique béninoise. Face à la multiplication des plaintes liées à l’activité des collectes illégales de l’épargne » Adogbè » enregistrées dans les commissariats de police, un arrêté interministériel signé par le ministre de l’intérieur et celui des finances interdisant cette activité illégale est en vigueur au Bénin depuis 6 mois. Dans la perspective d’accompagner cette décision gouvernementale qui vise la sécurisation de l’épargne, des acteurs de l’écosystème de l’inclusion financière multiplient les actions de sensibilisation à l’endroit des populations.
Déjà la journée mondiale de l’épargne à pour objectif d’attirer l’attention des populations sur l’intérêt les bienfaits et la nécessité de l’épargne et donc si on arrive à atteindre cet objectif c’est-à-dire de sensibiliser les populations, d’attirer leurs attentions sur la nécessité de l’épargne, les bienfaits de l’épargne, l’importance de l’épargne. C’est déjà le plus important, maintenant derrière il faut également travailler à ce que les populations aillent vers l’épargne formelle parce que, l’objectif c’est déjà de développer tous les éléments de l’éducation financière et quand on parle de l’éducation financière, il n’y a pas que l’épargne, il y a la dépense, la budgétisation et tout cela concourt à une inclusion financière.
Armel Alavo, Promoteur de la journée mondiale de l’épargne
En dehors des enjeux liés à la sensibilisation des populations sur l’épargne formelle menées par les acteurs et institutions financières, l’écosystème de l’épargne fait face aux défis de la finance digitale. Cependant, des efforts sont faits en termes de digitalisation des paiements au niveau des services publics. Le pays dispose de 101 Système Financier Décentralisé SFD ayant l’agrément du ministère de l’économie et des finances. Ils opèrent au travers de 835 points de services.
Nous avons du potentiel dans le secteur en matière de collecte de l’épargne, il y a encore à faire, il y a beaucoup à faire et l’élément qui peut booster cela est la technologie. C’est l’utilisation de la technologie, l’utilisation de la finance digitale.
ROMEO ZOMAHOUN TCHALA, Directeur des études, de la statistique et de l’informatique de ANSSFD
Pour la promotion de l’épargne formelle et la finance digitale, au Bénin, de nombreux experts préconisent le règlement de la question liée à la proximité des institutions financières des populations, la garantie et la sécurisation des épargnes, la modernisation des infrastructures des institutions financières. Aussi, l’accroissement de la sécurité et l’optimisation de la disponibilité de l’internet dans le pays par l’État central.