Au Burkina Faso, le gouvernement a adopté un décret portant déclaration de l’état d’urgence dans huit régions du pays à partir du 30 mars 2023. La mesure, selon les autorités, permettra à l’État de renforcer les moyens juridiques et de faciliter les opérations militaires dans le but de lutter efficacement contre le terrorisme que connaît le pays depuis 2015.
À compter du 30 mars 2023, l’état d’urgence entrera en vigueur dans huit régions sur les 13 que compte le Burkina Faso. La mesure gouvernementale, décrétée le 24 mars à l’issue d’un Conseil des ministres, intervient conformément à la loi du 14 mai 2019 portant réglementation de l’état de siège et de l’état d’urgence dans le pays. Elle vise notamment le renforcement de la lutte anti-terroriste.
Si nous voulons donner un cadre légal à la restriction de certaines libertés qu’on peut constater, il faut décréter l’urgence. Cela va répondre aux besoins d’encadrer les actions au niveau des régions concernées dans la légalité.
Bibata Nébié Ouedraogo, Ministre de la Justice et des Droits humains
La mesure concerne quatre provinces de la région de la Boucle du Mouhoun au nord-ouest, une province de la région du Centre-Est, les cinq provinces de la région de l’Est, deux provinces des Hauts-Bassins à l’ouest, deux provinces de la région du Nord, les quatre provinces de la région du Sahel, une province de la région des Cascades et les trois provinces du Centre-Nord. Des régions confrontées à la résurgence des attaques de groupes armés au cours des derniers mois. La mesure permettra de faciliter les opérations militaires, de renforcer les moyens juridiques et de restreindre certaines libertés dans le but de lutter efficacement contre le terrorisme dans ces régions, indique les autorités.
Aujourd’hui, on constate que sur le plan d’acquisition du matériel, sur le plan de la réactivité face aux attaques terroristes, il y a un changement. La guerre promise par les autorités de la Transition est déclarée. Cela va entraîner des conséquences sur les actions de développement dans le pays. On voit qu’il y a un engouement avec le recrutement massif des volontaires pour la défense de la patrie et aussi avec des mesures spéciales de recrutement des forces armées nationales. Cette mesure va permettre de donner la latitude aux forces de défense et de sécurité d’avoir un cadre juridique pour mener des opérations dans les zones à fort défi sécuritaire. Les territoires qui avaient été conquis par les terroristes sont en train d’être repris par les forces nationales. Il y a des victoires, certes, mais la lutte ne fait que commencer.
Daouda Émile OUEDRAOGO, Analyste politique
Depuis le 10 mars 2023, l’armée burkinabè a multiplié les offensives contre les groupes armés en effectuant plusieurs opérations aériennes dans les localités en proie au terrorisme. « Jamais nous n’abandonnerons notre patrie », a déclaré, le 23 mars, le président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré, lors d’une visite de travail effectuée dans la région du Centre-Nord, tout en réaffirmant sa détermination à travailler pour la reconquête du territoire et le retour de la paix et de la sécurité au Burkina Faso. Selon des chiffres officiels, les attaques terroristes dans ce pays d’Afrique de l’Ouest ont fait de nombreuses victimes et près de deux millio