Le Congrès national pour les libertés (CNL) a reçu l’autorisation officielle de former un groupe parlementaire au sein de l’Assemblée nationale, le 22 juin 2022 au Burundi . Le CNL, qui compte 32 députés, est le deuxième parti le plus représenté à la chambre basse du Parlement burundais après le parti au pouvoir.
C’est une victoire pour le principal parti d’opposition burundais, le Congrès national pour la liberté (CNL) qui a reçu tard dans la nuit du 22 juin 2022, l’autorisation officielle de se constituer en groupe parlementaire, au sein de l’Assemblée nationale. Une décision qui met fin à deux mois de revendications qui s’étaient jusqu’ici heurtées à un refus catégorique du président de la chambre parlementaire, Gélase-Daniel Ndabirare. Désormais, le CNL peut siéger dans des organes législatifs régionaux, l’Assemblée législative de l’Afrique de l’Est (EALA) notamment.
“Certaines langues laissent entendre qu’on ne voudrait pas que le CNL soit représenté dans les institutions régionales. Vous savez que pour ce qui est de l’EALA par exemple, le traité dispose que les députés proviennent des partis qui siègent à l’Assemblée nationale et qui ne sont pas membres en exercice. Nous sommes bien un groupe parlementaire de par la Constitution et le règlement intérieur.”
Agathon RWASA, Président du Congrès national pour la liberté
Le CNL d’Agathon Rwasa a obtenu gain de cause après un coup d’éclat inédit. Le 21 juin 2022, le parti d’opposition a boycotté la session parlementaire la plus importante de l’année, celle consacrée au vote du budget 2022-2023. D’autres partis d’opposition avaient soutenu cette initiative du CNL, dénonçant une attitude arrogante et anticonstitutionnelle du président de l’Assemblée nationale.
“Normalement, le président de l’Assemblée nationale devait être le premier à faire respecter la Constitution, à faire respecter les lois parce que ça fait partie des missions principales de l’Assemblée nationale. Il devrait donner l’exemple. Bien plus, il devrait se mettre à l’écoute des députés mais aussi du peuple burundais dans son entièreté.”
Charles NDITIJE, Président du parti Union pour le Progrès National
Au Burundi, la Constitution et le règlement intérieur de l’Assemblée nationale disposent que tout parti représenté par au moins cinq députés et respectant les critères de multiethnicité peut former un groupe parlementaire. Le CNL qui compte 32 députés est le deuxième parti le plus représenté de la chambre basse du Parlement burundais après le parti au pouvoir le Conseil national pour la défense de la démocratie-Forces de défense de la démocratie.