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Cameroun – 80 ans du Débarquement de Provence : le président Paul Biya salue la contribution de l’Afrique à la paix mondiale

Quatre-vingts ans après le débarquement en Provence, qui aida la France, avec l’aide de milliers de soldats d’Afrique du Nord et d’Afrique subsaharienne, à se libérer de l’occupation allemande, le président Paul Biya a été invité à prendre la parole à la cérémonie de commémoration de cet événement, tenue le 15 août à la nécropole de Boulouris où reposent 464 personnes ayant combattu pour l’armée française. Le président Biya, tout en rappelant la contribution du Cameroun en particulier et de l’Afrique en général à la victoire des forces alliées à la Seconde Guerre mondiale, a invité l’Europe à une prise de conscience sur les dangers qui menacent la paix et la sécurité internationales et qui font planer le risque d’une nouvelle guerre mondiale. 

Selon les statistiques officielles, environ 350 000 hommes, parmi lesquels 260 000 combattants principalement d’Afrique du Nord et d’Afrique subsaharienne, ont participé au débarquement en Provence. Ces combattants, venant de l’empire colonial français, ont contribué à la défaite de l’occupant allemand en libérant la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Dans l’histoire de la libération française et de la victoire des forces alliées à la Seconde guerre mondiale, le Cameroun a joué un rôle notable, mû par diverses valeurs, d’après le président de la République Paul Biya. Le Cameroun fut en effet l’un des premiers pays à répondre à l’appel du général Charles de Gaulle du 18 juin 1940 qui permit d’organiser les forces françaises libres avec des soldats de colonies et d’autres territoires. C’est du Cameroun, qui marqua son ralliement le 27 août 1940, que le colonel Leclerc prit le commandement de troupes du Cameroun et de l’Afrique équatoriale française, obtenant des victoires au Tchad jusqu’en Corse, en passant par d’autres pays dont la Tunisie et l’Italie.

Il n’y aurait pas eu de victoire alliée sans l’alliance sacrée des volontaires, sans la contribution des autres peuples, sans les étrangers, sans les Noirs et autres tirailleurs.  Cette lutte a été menée ensemble pour défendre les valeurs et les idéaux universels de paix et de justice. Elle exprimait une vision de l’homme et du monde qui nous est commune (…) J’ai pour ma part la conviction que la solidarité internationale et une meilleure prise en compte des attentes des intérêts d’autres pays, particulièrement ceux du Sud, ramèneraient dans le monde d’aujourd’hui une plus grande paix. C’est aussi cela le sens de notre présence ici.

Paul Biya, Président de la République

Tenant compte du lourd bilan humain de cette opération en particulier et de la Seconde Guerre mondiale en général qui fit plus de 60 millions de morts, le président Paul Biya met en garde sur les risques d’une nouvelle guerre. Pour illustration, la guerre russo-ukrainienne, déclenchée le 24 février 2022, a suscité une mobilisation des pays occidentaux par un soutien militaire accru à l’Ukraine et des extensions à des terrains hors de l’Europe, comme le soutien ukrainien à des groupes armés actifs au Mali, soutien qui a conduit à la mort de soldats maliens et de partenaires russes dans une attaque menée du 27 au 28 juillet à Tinzaouatene à la frontière avec l’Algérie. Ces actes, couplés au soutien de terroristes dans divers pays et aux calculs géopolitiques et géostratégiques, sont de réelles menaces à la paix internationale, estime le chef d’Etat camerounais. 

La guerre que l’on pensait à jamais éloignée frappe de nouveau aux portes de l’Europe. Elle est désormais plus proche de nous. Des hommes se battent à nouveau à quelques heures d’ici (…) La guerre froide, dont la chute du mur de Berlin a sonné le glas, est à nouveau d’actualité. De nouveaux acteurs, à l’instar des sociétés paramilitaires privées agissent ça et là et la guerre se fait désormais par procuration. Si rien n’est fait, le monde se dirige de nouveau vers une ou plusieurs guerres.

Paul Biya, Président de la République

Dans sa doctrine, le Cameroun reste guidé par le dialogue, la résolution pacifique des différends et la préservation de la paix dans un monde où on observe des courses aux armements pour défendre des intérêts. La résolution pacifique du différend frontalier avec le Nigéria sur le territoire de Bakassi, qui revint au Cameroun grâce à la volonté des présidents Paul Biya et Olusegun Obasanjo de respecter le droit international en suivant les décisions de la CIJ, reste à cet égard un exemple. 

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