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Cameroun : la société civile s’implique dans la lutte contre la drogue à travers les centres de désintox

Cameroun  - Consommation de drogues : la société civile s’engage à travers des centres de désintox

Au Cameroun, la prévalence de la consommation de drogue est préoccupante. Sur les 60% des 20-25 ans consommateurs de substances psychotropes, 25 % ont déjà fait l’expérience d’une drogue dure. Pour prévenir les troubles liés à la consommation des drogues, la société civile plaide pour l’amélioration de l’offre en matière de désintoxication.  Nous sommes allés toucher du doigt la situation dans la capitale camerounaise, Yaoundé.

A première vue, nous somme dans une habitation ordinaire. Ce jeune homme que nous allons appeler pour la circonstance Gérôme avec ses frères y mènent des activités ménagères de routine : vaisselle, lessive, et autres. Ils sont pourtant des internés, qui suivent un programme de désintoxication dans ce centre spécialisé. Étudiant en master avec une carrière prometteuse de banquier, Gérôme qui y séjourne depuis plus d’un mois déjà, est devenu addict aux drogues et autres substances psychotropes notamment le cannabis et le tramadol. Il a pris la résolution, avec le soutien de ses parents, de suivre ce programme de cure de désintoxication pour essayer de se reprendre.

Je souffrais d’une addiction aux stupéfiants, précisément le cannabis et le tramadol. Au bout d’un peu plus d’un mois dans le centre, et le sevrage me permet de remettre en question afin de mettre un terme à cette dépendance là et pouvoir repartir du bon pied. Mon addiction m’a causé beaucoup de tort, notamment la déscolarisation.

Gérôme, Patient en cure de désintoxication

Selon des estimations du ministère de santé publique du Cameroun, 25 % des camerounais ont déjà fait l’expérience d’une drogue dure et les profils se recrutent dans tous les secteurs, même les plus insoupçonnées. Avec sa capacité d’accueil de 15 patients, ce centre est l’une des seules initiatives privées en matière de cure de désintoxication au Cameroun. Seulement, le programme n’est pas à la portée du citoyen lambda, en raison de son coût élevé. Face à la prévalence croissante de l’addiction à la drogue, des mesures urgentes s’imposent. 

Il y en a de tous les profils. Au départ on se disait qu’on n’aurait qu’essentiellement des enfants de la rue ou alors des jeunes d’une certaine catégorie sociale, mais non! Aujourd’hui la drogue touche tout le monde: riche, pauvre, travailleurs, ou enfants de la rue. C’est un phénomène qui est en train de pourrir la jeunesse au Cameroun. La désintoxication est un luxe, c’est pas donné à tout enfant, à tout jeune pourtant, tous les jeunes en sont exposés. Un patient sur 1 ans à peu près nous coûte un million.

Hond  Marie Florence, Promotrice ONG FEEF by Flomik

Au Cameroun, les politiques s’engagent pour la prévention de la lutte contre les drogues et la prise en charge des personnes souffrant d’addiction, à travers les Centres de Soins d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie (CSAPA). De 2019 à 2022, ils ont enregistré près de 1000 patients demandeurs de traitements.

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