La société civile camerounaise plaide pour l’augmentation des taxes sur les produits du tabac. À l’occasion d’un atelier organisé à Yaoundé ce 28 juin 2021 , la Coalition camerounaise contre le tabac a fait un plaidoyer pour une majoration des taxes des produits du tabac, mais aussi, pour l’adoption d’une loi nationale pour le contrôle du tabac.
Les experts de santé ne le diront jamais assez, le tabagisme est la plus importante cause de décès dans le monde. Le fléau est responsable de 6 millions de décès par an. Au Cameroun, une enquête mondiale sur le tabagisme chez les adultes menées en 2013 par l’Institut national des statistiques en collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé a rendu publics, en janvier 2021, des résultats indiquant que près de 1,1 million d’adultes, soit 8,9% de la population, utilisent des produits du tabac et 6 720 000 personnes sont exposées à la fumée secondaire du tabac dans tous les lieux publics.
Face à ce fléau, la société civile camerounaise plaide pour une taxation plus forte des produits du tabac, qui sont actuellement établis à 64,5% du prix d’une cigarette. En deçà des prescriptions de la convention-cadre de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui stipule qu’elle doit représenter 70% d’une tige de cigarette. Ce plaidoyer a été fait le 28 juin 2021, lors d’un atelier organisé dans le cadre du projet dénommé : « Contribuer à une amélioration des politiques publiques relatives au tabac pour la diminution du tabagisme en Afrique de l’Ouest et du centre ».
Selon Judith Chekumo, secrétaire permanente de la C3T, “avec 25 Fcfa, on peut se procurer de la cigarette au coin de la rue. Pour faire face à cette situation, le pays doit mettre en œuvre les mesures consignées dans la convention-cadre de l’OMS pour la lutte contre le tabac”, d’où la nécessité d’agir.
Ainsi, plusieurs recommandations ont été faites au cours de cet atelier notamment le conditionnement neutre des produits du tabac, le versement d’une partie des taxes aux structures de lutte contre le tabac ; l’adoption d’une loi nationale pour mieux contrôler l’industrie du tabac ; la limitation des importations, l’instauration d’une taxe sur la santé et l’intensification de la sensibilisation aux dangers liés à la chicha.
En effet, si la cigarette nuit gravement à la santé de ses consommateurs, la chicha, une pipe à eau utilisée pour fumer, fait encore pire. Des spécialistes et médecins l’ont confirmé. Pourtant, la consommation de la chicha est maintenant à la mode et le phénomène emporte de plus en plus jeunes et moins jeunes. Une situation préoccupante.
Lors de la rencontre de Yaoundé, la société civile camerounaise a surtout plaider pour l’adoption d’une loi anti tabac forte, moyen le plus approprié pour protéger les populations de ce tueur silencieux qu’est le tabac.