En Afrique, face à une épidémie de choléra qui ne cesse de s’étendre sur le continent, les dirigeants africains affichent une volonté commune d’agir. Vingt pays membres de l’Union africaine, réunis virtuellement le 4 juin 2025 à l’initiative du CDC Afrique, ont adopté une série d’engagements pour renforcer la riposte. Leadership politique, production locale de vaccins, coordination régionale… L’Afrique veut rompre avec les approches fragmentées et poser les bases d’un cadre unifié de réponse sanitaire.
En Afrique, l’épidémie de choléra continue de frapper durement. En mai 2025, le continent recensait près de 130 000 cas et 2 700 décès, représentant plus de 60 % des infections mondiales. Dans une mobilisation sans précédent, vingt pays africains touchés par le choléra ont tenu, le 4 juin 2025, une réunion de haut niveau à l’appel du Centres africains de contrôle et de prévention des maladies (CDC Afrique), sous la supervision du chef de l’État zambien Hakainde Hichilema. L’objectif était de coordonner la riposte face à une épidémie qui ravage le continent, avec une concentration de 60 % des cas mondiaux et plus de 90 % des décès.
Cette crise exige une action au plus haut niveau politique. Seul l’engagement direct de nos chefs d’État et de gouvernement nous permettra de mettre en place une réponse décisive à cette épidémie et d’atteindre l’objectif d’éradication du choléra en Afrique d’ici 2030. Cela nécessitera un changement de cap à l’échelle continentale, un leadership audacieux, des investissements soutenus, des réponses nationales intégrées et supervisées au plus haut niveau, ainsi qu’une coordination continentale solide. Il est impératif de mobiliser des ressources nationales, non seulement pour éradiquer les épidémies actuelles, mais aussi pour mettre en place des systèmes résilients de surveillance de l’eau et de l’assainissement et de prestation de soins de santé.
MAHMOUD ALI YOUSSOUF, Président de la CUA
Les chefs d’État insistent sur l’urgence d’investir dans les infrastructures d’eau, d’assainissement et de santé. Au-delà de l’urgence sanitaire, soulignent-ils, c’est aussi une question de dignité et de souveraineté. Une série d’engagements a été adoptée, notamment le renforcement de la surveillance transfrontalière, la mobilisation des ressources internes, le partenariat avec le secteur privé, et la reddition des comptes au plus haut niveau.
Nous avons lancé un appel clair à l’action. Nous devons maintenant agir, en augmentant les investissements nationaux, en renforçant la coordination transfrontalière et en adoptant des réponses communautaires. L’Afrique a besoin d’un IMST continental, d’un plan communautaire et d’un cadre de responsabilisation unique.
HAKAINDE HICHILEMA, Président de la République
Au regard de cette situation critique, exacerbée par l’insécurité, le manque d’infrastructures en eau, assainissement et hygiène, et une grave pénurie de vaccins; le CDC Afrique estime que seulement la moitié des 54 millions de doses nécessaires sont aujourd’hui disponibles. Un déficit que les partenaires techniques comme l’OMS, Gavi ou l’UNICEF s’engagent à combler, notamment via l’Accélérateur africain de fabrication de vaccins.
Sennar signale actuellement environ 91 cas avec une mortalité élevée. Afin de réduire cette mortalité, nous avons étendu nos services à tous ces endroits, offrant ainsi un service plus proche de la communauté. Outre les soins que nous avons prodigués, nous avons également mené des activités de sensibilisation et de prévention auprès de la communauté, nécessaires dans les zones à risque. La saison des pluies approche et la situation pourrait s’aggraver. Des ressources supplémentaires sont donc nécessaires. Nous disposons également d’un plan d’urgence pour intensifier la réponse avec nos partenaires dans l’État.
MUTWALI ADAM, Responsable santé Unicef
Ce sommet continental constitue, selon les chefs d’Etats et de gouvernements, une étape clé vers l’éradication du choléra d’ici 2030, objectif partagé par les États africains, leurs institutions et leurs partenaires. Une riposte unifiée, pour transformer une crise sanitaire en levier de développement durable.
