La pratique de l’escrime peut servir de moyen de reconversion dans la société pour les jeunes plongés dans la violence. C’est le message que lance Meldry Dissivouloud, responsable du Synergie club escrime qui a initié un projet cinématographique en tournage actuellement à Brazzaville. Ce film intitulé “Es’Crim” appelle les jeunes délinquants à s’offrir une seconde chance par la pratique de cette discipline sportive.
Le réalisateur congolais Dinel Desouza s’est associé au Synergie club escrime, pour rendre effectif le tournage du film “Es’Crim” à Brazzaville. Ce film dont l’idée est venue de Meldry Dissivouloud vise à dissuader la délinquance juvénile et à encourager la reconversion d’ex-délinquants par la pratique de l’escrime, une discipline sportive peu répandue en République du Congo. Un challenge relevé par les initiateurs du projet malgré le manque de moyens suffisants.
“En tant que jeunes, on a pensé quand même proposer une piste de solution pour pouvoir remédier à ce phénomène, donc c’est de les occuper à la pratique de l’escrime. Et comme vous pouvez le constater, c’est plusieurs jeunes comme ça qu’on a occupés, on les a formés au jeu d’acteurs et aussi à la pratique de l’escrime.”
Meldry DISSIVOULOUD, Producteur du film “Es’crim” – Congo
C’est grâce à ses moyens personnels que le producteur a supporté toutes les charges liées à la réalisation de ce projet nonobstant le soutien de certaines personnes de bonne volonté. Ce projet cinématographique qui traite un phénomène social qui implique la jeunesse congolaise, a suscité l’adhésion des jeunes qui ont accepté de jouer le jeu d’acteurs.
“Dans ce tournage j’ai eu à jouer le rôle d’un assassin en fait. L’escrime c’est un sport noble, donc nous voulons que nous puissions lancer un appel à travers la jeunesse qu’ils viennent nous rejoindre pour que nous puissions continuer à travailler avec eux.”
Cardo MAKELE, Acteur dans “Es’crim” – Congo
“Le projet de prendre ces jeunes pour les insérer dans le sport, dans l’escrime va les occuper, va faire à ce qu’ ils puissent avoir un métier et certainement abandonner tous ces comportements déviants qui s’exposent dans nos arrondissements et quartiers.”
Clanel OKANA, Assistant technique au Conseil consultatif de la jeunesse – Congo
Pour lutter contre la délinquance juvénile, un phénomène qui ne cesse de prendre des proportions inquiétantes, notamment dans les grandes agglomérations, les autorités congolaises ont adopté en 2023 une stratégie nationale de prévention de la délinquance juvénile. Le document recommande une revalorisation des enseignements portant sur l’éducation civique, morale et pour la paix. Pour de nombreux acteurs sociaux, la pratique de l’escrime devrait également permettre de canaliser la violence en milieu jeune.