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Côte d’Ivoire : Justin Koua et Damana Adia Pickass condamnés à 10 ans de prison

Côte d'Ivoire : Justin Koua et Damana Adia Pickass condamnés à 10 ans de prison

Poursuivis dans deux dossiers distincts devant le tribunal de première instance d’Abidjan, en Côte d’Ivoire, Justin Koua et Damana Adia Pickass, deux cadre du Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), ont été condamnés à une même peine de 10 ans de prison.  Ce jugement qui intervient à quelques mois de la présidentielle suscite de nombreuses interrogations dans le milieu politique. Les deux cadres du PPA-CI ont manifesté leur intention de faire appel de leur condamnation.

Le  Parti des peuples africains (PPA-CI), fondé par l’ex président Laurent Gbagbo, est actuellement secoué par la condamnation de deux de ses leaders à une peine d’emprisonnement. Accusé “d’atteinte à la défense nationale, d’association de malfaiteurs et complot contre l’autorité de l’État” dans l’affaire de l’attaque contre le camp militaire d’Anokoua Kouté, en 2021. Damana Pickass, 2ème vice-président du Conseil stratégique et politique du PPA-CI, et Ikpo Lagui, député suppléant du parti à Yopougon ont été condamnés à dix ans d’emprisonnement. Par ailleurs, Justin Koua, secrétaire général adjoint chargé de la formation au PPA-CI, a également été condamné à dix ans de prison ferme pour « trouble à l’ordre public » et « atteinte à la sûreté de l’État » lors de la crise électorale de 2020

“Ses condamnations sont justifiées par la volonté de faire respecter l’État de droit, mettant en avant la gravité des charges retenues contre les accusés. Cependant, ce procès rappelle une forme de judiciarisation de la politique et pourrait être perçu comme une tentative de neutraliser ou de désorganiser le PPA-CI, en cette année électorale. C’est un coup dur pour le parti de Laurent Gbagbo, car des figures clés telles que Damana Pickass, acteur majeur dans la mobilisation de l’électorat, et Koua Justin, essentiel à l’organisation de la base militante, sont particulièrement touchées. »

KOUADIO VINY EL MOUDJTABAR, ANALYSTE  POLITIQUE Côte d’Ivoire 

Cette condamnation intervient dans un climat politique tendu, à huit mois de l’élection présidentielle. Le PPA-CI, héritier du FPI, défend la réconciliation et la justice sociale. Considéré comme l’instigateur principal de cette attaque du  camp militaire d’Anokoua Kouté, Damana Pickass se voit interdit de circuler sur le territoire national pendant dix ans, à l’exception de son lieu de naissance, et perd ses droits civiques pour une durée de cinq ans. Ce verdict qui intervient à quelques mois du scrutin présidentiel soulève de vives interrogations sur les répercussions politiques du parti à l’approche du scrutin 

“Ces condamnations vont certainement fragiliser le PPA-CI, mais elles pourraient aussi raviver un sentiment d’injustice et de répression, alimentant ainsi une crise pré-électorale. L’enjeu majeur pour la Côte d’Ivoire sera de garantir une élection transparente, afin de préserver la stabilité du processus démocratique dans un contexte déjà tendu. « 

KOUADIO VINY EL MOUDJTABAR, ANALYSTE  POLITIQUE Côte d’Ivoire 

Les réactions au verdict sont partagées. L’avocat de l’État, Maître Soungalo Coulibaly, se dit satisfait de la prise en compte de certaines circonstances atténuantes, tandis que l’avocat de Jean-Noël Abéhi, Raoul Gohi Bi, critique la décision et annonce un appel, jugeant le jugement incohérent.

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