La région des Grands Lacs d’Afrique regorge d’énormes ressources naturelles mais la stabilité et le développement sont fortement compromis par les cycles récurrents des conflits ravageant l’est de la République démocratique du Congo. Les femmes et les jeunes, qui représentent plus de 70% de la population de cette région, sont les plus affectés par cette crise. Violence sexuelle, violation des droits humains, abandon scolaire, extrême pauvreté, sont quelques impacts des conflits sur les femmes et les jeunes de la région.
Réaliser les objectifs de paix, de stabilité et de développement de l’Union africaine dépend largement de la participation active de toutes les couches de la société, y compris les femmes et les jeunes. Dans la région africaine des Grands Lacs, la violence perpétrée par les groupes armés depuis plusieurs années ont un impact significatif sur cette frange qui représente plus de 70% de la population. Lors du 11ème sommet du Mécanisme régional de suivi de l’accord-cadre d’Addis-Abeba pour la paix et la sécurité dans la région des Grands Lacs tenu au Burundi, Félix Tshisekedi, président de la RDC et président sortant de ce mécanisme régional, a rappelé l’urgence d’impliquer les populations dans toute initiative visant à trouver des solutions vers une stabilité durable dans la région.
“J’avais placé mon mandat sous le signe de la consolidation des progrès modestes accomplis dans la mise en œuvre de l’accord-cadre d’Addis-Abeba et du renforcement de la coopération régionale pour gagner le pari de la paix durable. J’avais donc mis l’accent sur la promotion des investissements transfrontaliers et une plus grande implication de nos populations dans la noble lutte pour la paix, la sécurité et la stabilité en RDC et dans la région.”
Félix Tshisekedi, Président de la RD Congo
La rivalité interétatique et l’insécurité persistante dans l’est de la RDC reste les principaux défis auxquels la région des Grands Lacs est confrontée. Environ 600 000 personnes sont déplacées dans la seule province du Nord-Kivu et plus de 38 000 Congolais sont devenus réfugiés entre octobre 2022 et février 2023, selon les récentes données des Nations Unies. Violence sexuelle, violation des droits humains, abandon scolaire, extrême pauvreté, sont quelques impacts des conflits sur les femmes et les jeunes de la région.
“L’instabilité dans la région, aggravée par des facteurs politiques, culturels et socio-économiques, continue de nous priver des ressources nécessaires pour atteindre notre potentiel et entrave les possibilités d’éducation, de création d’emplois et de moyens de subsistance durables. Nous appelons les États membres à assurer notre représentation significative et efficace dans les processus de Nairobi et de Luanda ainsi que dans les mécanismes de sécurité nationaux et régionaux.”
Audrine Faith Otieno, Présidente – Forum des jeunes de la CIRGL – Kenya
La région des Grands Lacs accueille plus de 4,68 millions de réfugiés dans les douze pays de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL). La CIRGL a, depuis le début du processus de sa création, insisté sur la reconnaissance du rôle des femmes et des jeunes dans la gouvernance politique, la prévention et la résolution des conflits. Elle soutient la mise en œuvre des résolutions comme outil indispensable visant un impact positif sur les plus vulnérables.
“Au vu de la recrudescence de ces violences, nous, femmes de la région, lançons un appel à renforcer la mise en œuvre des politiques et le respect des législations visant à mettre fin à l’impunité pour la violence à l’égard des femmes et des filles, assurer une représentation significative et effective des femmes dans les processus de Nairobi et de Luanda y compris dans les mécanismes sécuritaires afin que leur préoccupations et besoins spécifiques soient pris en compte.”
Sabine Ntakarutimana, Présidente de la CIRGL – Burundi
Depuis le Forum mondial des réfugiés de 2019, la région des Grands Lacs a été témoin de progrès significatifs. L’Union africaine et le Conseil de sécurité des Nations Unies saluent une évolution politique positive et invitent à poursuivre cette dynamique encourageante pour garantir une paix durable dans la région.