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Défis et solutions pour la modernisation des systèmes alimentaires en Afrique

Plus de 300 millions de personnes en Afrique souffrent d’insécurité alimentaire sévère, ce qui veut dire qu’ils n’arrivent pas à manger même une seule fois par jour en moyenne. Le secteur agricole compte parmi ceux qui peuvent changer la donne pour ces personnes mais les experts disent qu’il ne bénéficie pas d’assez d’investissement pour relever l’économie du continent. Avec plus de 60% de terres arables du monde et une population majoritairement jeune, que peut faire l’Afrique pour pouvoir nourrir sa population?

Du 03 au 06 Septembre 2024, Kigali la capitale du Rwanda a accueilli la 14ème édition du forum sur les systèmes alimentaires en Afrique jadis appelé “Forum sur la Révolution Verte en Afrique”. Un rendez-vous qui réunit  des experts pour discuter, évaluer et décider des actions à mener pour nourrir l’Afrique Cette année, ils étaient plus de cinq milles venus des quatres coins du monde qui ont participé à des centaines de panels de discussion relatifs à l’amélioration des systèmes alimentaires africains.

Aujourd’hui, et c’est triste de le dire, on est dans une situation ou on pense toujours à nourrir les gens. Parce qu’il y a encore des gens qui n’ont pas assez à  manger les trois repas par jour; il y en a qui sont dans des situation de malnutrition et donc, c’est à la limite inacceptable. On est au 21ème siècle et on devrait être dans l’économie du savoir, de la création et de l’innovation au lieu d’être dans la production pour nourrir les gens, ce qui est vraiment un besoin primaire et un droit. Mais malheureusement nous n’avons pas encore réussi à le faire.

Amath Pathé SENE, Directeur général de l’Africa Food Systems

Un échec qui coûte très cher aux Africains et qui est en partie imputé au leadership selon certains spécialistes. Par exemple, la facture des importations alimentaires en Afrique reste très élevée, au-delà de 60 milliards USD par an et plus de 20% de la population africaine souffre d’une insécurité alimentaire sévère.

“Il faut qu’on puisse discuter avec tous les acteurs de la chaîne de valeur et de l’écosystème pour s’entendre que si chacun fait ce qu’il doit faire, on doit être capable de nourrir l’Afrique car on a des opportunités incommensurables, à savoir 60% des terres arables, le soleil pour faire de l’énergie et transformer nos productions, mobiliser l’eau pour pouvoir faire de l’irrigation en dehors des saisons de pluie, on a une population jeune qui n’attend à être actionné pour faire ce qu’il faut.

Amath Pathé SENE, Directeur général de l’Africa Food Systems

La moyenne globale des investissements dans le secteur agricole est de 4,6% des budgets des pays africains contre 10% que stipule la déclaration de Malabo adoptée par les chefs d’Etats africains en 2014. A un an d’échéance de cet engagement que s’étaient fixé les dirigeants africains, des experts interpellent ces autorités à augmenter les investissements dans ce secteur qui est pourtant le plus employeur sur le continent.

Je pense que la seule manière de changer la donne est d’investir dans la jeunesse. Il faut mettre les jeunes au devant de la scène. Ils veulent que ça aille vite, ils veulent être des acteurs et si on les laisse faire, les choses vont se passer. Donc, là on parle des jeunes qui prennent le leadership. A mon avis, lorsqu’on arrive à ce paradigm shift, de comment mettre l’autre devant et de pousser, très bientôt cette transformation on va la voir et cette frustration de ne pas avoir les choses se passer, on sera très étonné de voir la vitesse d’exécution.

Amath Pathé SENE, Directeur général de l’Africa Food Systems

Le thème de cette année pour le forum était : Innover, accélérer et développer : Transformer les systèmes alimentaires à l’ère du numérique et du changement climatique. Un thème qui selon le premier ministre rwandais vient à point nommé ou non seulement la Déclaration de Malabo de l’Union africaine arrive bientôt à échéance mais également à moins de six ans pour atteindre les objectifs de développement durable.

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