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Empreinte des pratiques traditionnelles dans la gouvernance africaine

Les pratiques de bonne gouvernance en Afrique remontent aux grands empires, avec la Charte Kurukanfuga de 1236, considérée comme la première Constitution en vigueur dans une société humaine. Ce texte prône la paix sociale, le respect des droits humains, l’éducation, et la liberté d’expression. Aujourd’hui, il est transmis oralement dans les sociétés mandingues. Au XVIIIe siècle, les explorateurs ont observé des structures politiques variées en Afrique subsaharienne, indiquant un esprit démocratique précolonial. Depuis les années 1990, les chefs traditionnels jouent un rôle clé dans la vie politique, en tant que médiateurs des valeurs culturelles africaines.

En Afrique, les pratiques de bonne gouvernance remontent à l’époque des grands empires. Dès 1236 est adoptée la Charte Kurukanfuga, la première Constitution connue de l’histoire humaine. Composé d’un préambule et de chapitres, ce texte prône la promotion de la paix sociale dans la diversité, le respect de l’inviolabilité de la personne humaine, l’importance de l’éducation, la préservation de l’intégrité nationale, la sécurité alimentaire ainsi que la liberté d’expression et d’entrepreneuriat, entre autres. Dans les sociétés traditionnelles du peuple mandingue d’Afrique de l’Ouest, la Charte Kurukanfuga fait encore, à ce jour, l’objet d’une transmission orale d’une génération à une autre.

Partout où il y a eu des hommes en Afrique, ils ont été régis par des valeurs de cohérence, de cohésion sociale, de respect mutuel et des valeurs de partage et de convivialité notamment par le dialogue; ce que l’on a appelé la palabre africaine. Le fait démocratique n’est pas une invention du Blanc.

Charles BINAM BIKOI, Secrétaire Exécutif du CERDOTOLA/Spécialiste des civilisations anciennesCameroun

Les sociétés traditionnelles africaines se sentent vidées de leur essence et parasitées par des concepts de démocratie exogènes, selon des experts. Pour eux, un retour aux sources pour une meilleure adéquation entre les valeurs africaines et la régulation de la vie sociale dans le monde actuel devient un impératif.

Vous connaissez le proverbe africain qui dit que quand tu ne sais pas où tu vas, retourne au moins d’où tu viens. Voilà au moins cinq siècles où nous sommes piratés par des valeurs qui viennent d’ailleurs et qui ont montré leurs limites dans la gouvernance de nos États avec des élections démocratiques qui n’en sont pas, avec des assemblées qui ne représentent personne.

Gyavira MUSHIZI, Enseignant à l’Université de Bukavu

La barrière culturelle est fréquemment mentionnée pour justifier les obstacles auxquels l’Afrique fait face dans son cheminement vers la démocratisation. Cependant, du XVIIIe siècle et ce jusqu’au milieu du XIXe siècle, les explorateurs européens en Afrique subsaharienne constatent l’existence de chefferies, de royaumes, de républiques et d’États. Pour des anthropologues africains, un esprit démocratique animait les systèmes politiques précoloniaux sur le continent. La présence de conseils, en tant qu’organes délibératifs, témoigne que les décisions étaient prises uniquement par consensus au sein des groupes de réflexion.

Il y a déjà cet enjeu qui est celui du repositionnement de la démocratie comme une valeur ancrée dans les sociétés africaines. Et, dans le marché de la globalisation, c’est de pouvoir apporter notre modèle démocratique, de l’exposer, le rendre visible à l’international, pouvoir dire aux uns et aux autres qu’il y a des valeurs positives en Afrique qui peuvent servir de cadres de référence.

Bernard Aristide BITOUGA, Anthropologue

Avec le renouveau du multipartisme et de la démocratie en Afrique depuis les années 1990, les chefs traditionnels, symboles des valeurs morales et socio-culturelles de l’Afrique ancestrale, s’imposent en médiateurs essentiels de la vie politique africaine, déclarent des chercheurs.

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