L’un des défis majeurs de développement en Afrique reste la malnutrition. Une situation qui touche essentiellement les enfants. Sur le continent, plus de 80 millions d’enfants sont touchés par la malnutrition. La malnutrition aiguë reste l’une des principales causes de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans, selon la Banque africaine de développement. Afin d’éliminer la malnutrition en Afrique, les dirigeants recommandent un financement accru et des politiques gouvernementales plus fortes.
La malnutrition constitue un défi majeur de développement pour le continent africain. Ce fléau touche principalement les enfants. Les chiffres de la Banque africaine de développement révèlent qu’au moins 86 millions d’enfants africains âgés de moins de cinq ans sont confrontés à la malnutrition. 63 millions d’entre eux souffrent de retards de croissance, 10 millions sont en surpoids, tandis que 3 millions souffrent d’amaigrissement. Sur le continent, la malnutrition aiguë reste l’une des principales causes de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans. Afin d’améliorer la nutrition des enfants d’Afrique, les dirigeants préconisent un financement accru et des politiques gouvernementales plus fortes.
“Nous avons le devoir, l’obligation et la responsabilité de réduire la malnutrition et les retards de croissance en Afrique de 40% d’ici 2025, dans un an seulement. Sans un leadership politique fort, les efforts visant à lutter contre la malnutrition seront fragmentés et manqueront de ressources et d’engagements. Nous devons donner la priorité à la nutrition dans nos agendas nationaux et des fonds peuvent être alloués à un plan d’action national multisectoriel.”
Akinwumi Adesina, Président de la Banque africaine de développement
La pauvreté, les conflits, les phénomènes climatiques extrêmes, les pandémies et le faible accès aux soins de santé sont les principales causes de la malnutrition en Afrique. À travers le Programme détaillé de développement de l’agriculture en Afrique (PDDAA), l’un des cadres continentaux de l’Agenda 2063, l’Union africaine a pour ambition d’éliminer la malnutrition sur le continent. En vue de réaliser les objectifs de nutrition, l’institution recommande aux États de consacrer au moins 10% de leurs budgets nationaux au développement d’une agriculture durable. Alors que le nombre de personnes sous-alimentées en Afrique devrait augmenter pour atteindre 51,5%, l’Union africaine appelle à des stratégies axées sur des investissements multisectoriels.
“Il nous faut des investissements multisectoriels renforcés parce qu’on ne peut pas parler nutrition sans parler agriculture et santé. D’où la nécessité d’investir davantage dans ces secteurs si nous voulons mettre fin à la malnutrition.”
Minata Cessouma Samate, Commissaire de l’UA aux Affaires humanitaires
Le retard de croissance ou de développement mental et les problèmes de santé sont quelques effets de la malnutrition infantile. Une mauvaise nutrition empêche les enfants en âge d’être scolarisés de réaliser leur potentiel éducatif, diminue la productivité et entrave les contributions indispensables à la croissance économique, selon des experts. En Éthiopie, par exemple, des projets sont en cours visant à mettre fin aux retards de croissance chez les enfants de moins de deux ans d’ici 2030. Pour l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), chaque dollar investi dans la nutrition peut générer un retour sur investissement de 16 dollars.
“Faire progresser la lutte contre la malnutrition nécessitera des investissements délibérés et durables dans la nutrition et dans les systèmes agroalimentaires sensibles à la nutrition. Les données confirment qu’il existe un retour sur investissement significatif pour les pays dotés de mécanismes de financement de la nutrition appropriés. La réduction de la malnutrition pourrait augmenter la productivité économique nationale de 11% par PIB par habitant.”
Farayi Zimudzi, Représentante de la FAO en Éthiopie
Améliorer la nutrition en Afrique est crucial pour atteindre les objectifs de développement durable, selon l’Union africaine. L’institution continentale estime qu’éradiquer la malnutrition sur le continent passe notamment par une agriculture durable. Elle appelle à un engagement politique renforcé des gouvernements afin de réaliser les objectifs de nutrition à l’horizon 2030.