Les Gabonais sont appelés à se prononcer le 16 novembre 2026 sur le nouveau projet de constitution du pays. Le nouveau texte propose le passage d’un régime semi-présidentiel à un régime présidentiel intégral, avec une limitation à deux mandats de sept ans, la suppression du poste de Premier ministre et la reconnaissance du français comme langue de travail. Le président intérimaire de Dynamique Unitaire (DU), Roger Ondo Abessolo, a appelé le peuple gabonais à voter contre le projet de constitution, en invoquant des préoccupations concernant l’absence de séparation des pouvoirs et l’indépendance de la justice.
Le 16 novembre 2024, le peuple gabonais se prononcera sur le nouveau projet de constitution du pays. Le nouveau texte prévoit le passage d’un système semi-présidentiel à un système présidentiel intégral, avec une limite de deux mandats de sept ans chacun, la suppression du poste de premier ministre et la reconnaissance du français comme langue de travail. Les changements proposés ont suscité la controverse dans le pays, certains groupes, tels que la coalition syndicale Dynamique Unitaire (DU), appelant au rejet de la constitution, invoquant des préoccupations concernant l’absence de séparation des pouvoirs et l’indépendance du système judiciaire.
« Tout ce qui ne va pas pendant cette transition, je vous assure, si vous le regardez, est dû à l’enracinement du PDG dans les instances de décision du pays. Le président est un être humain, il faut contrebalancer cela, il faut le comprendre ».
Roger Ondo Abessolo, Président par intérim de la coalition Dynamique unitaire – Gabon
Selon la coalition Dynamique unitaire, le principe de la séparation des pouvoirs réside dans le fait que l’exécutif et le judiciaire jouent chacun leur rôle dans un Etat de droit. Selon les dirigeants syndicaux, cette subordination du législatif et du judiciaire à l’exécutif est à l’origine des pratiques dégradantes en matière de droits de l’homme sous les régimes qui ont précédé la transition.
« L’inféodation malsaine du pouvoir judiciaire au pouvoir exécutif depuis Leèomba, accentuée sous le règne d’Ali Bongo Ondimba et caractérisée par des violations systématiques des droits de l’homme, nous a fait payer, à nous Dynamique Unitaire, un lourd tribut, tel que les arrestations successives de plusieurs de nos membres, les enlèvements et les tentatives de réduction de nos salaires, les interdictions de voyager, de manifester ou de se réunir dans des lieux publics, même à notre siège, où il nous était interdit de nous réunir. Cela montre que l’indépendance de la justice reste l’un de nos principaux combats, que nous pensons gagner avec l’avènement du CTRI ».
Roger Ondo Abessolo, Président intérimaire de la coalition Dynamique unitaire – Gabon
L’adoption de la loi fondamentale, prévue à la suite du référendum du 16 novembre 2024, ouvrira la voie à des élections démocratiques en août 2025 pour mettre fin à la période de transition. Selon certains opposants, la nouvelle Constitution concentre la plupart des pouvoirs entre les mains du Président, ce qui laisse planer des doutes sur l’avenir politique du pays.