Les méthodes de cuisson primitives alimentées par du bois, des excréments d’animaux ou des résidus agricoles provoquent chaque année la mort prématurée de 600 000 personnes en Afrique en raison de maladies respiratoires liées à l’inhalation de particules toxiques. Akinwumi Adesina, président de la Banque africaine de développement (BAD), a annoncé le 14 mai le déboursement de 2 milliards de dollars pour faciliter l’accès à des solutions de cuisson propres à travers l’Afrique au cours de la prochaine décennie, afin d’améliorer les conditions de santé des populations africaines.
En Afrique subsaharienne, l’utilisation de combustibles et de technologies de cuisson traditionnels exposent les plus vulnérables à la pollution de l’air domestique, ce qui a des conséquences désastreuses dans la région. Pour éradiquer ce problème, la Banque africaine de développement s’est engagée, dans le cadre de plusieurs projets, à consacrer 2 milliards de dollars sur 10 ans à des solutions de cuisson propres en Afrique, ce qui constitue une étape importante pour sauver la vie de 600 000 personnes, principalement des femmes et des enfants, chaque année. La Banque africaine de développement consacre désormais 20 % de l’ensemble de ses financements de projets énergétiques à la promotion d’alternatives sûres à la cuisson au charbon de bois, au bois et à la biomasse.
« Notre rassemblement ici aujourd’hui prendra des mesures décisives pour résoudre ce problème par tous les moyens possibles, à l’échelle une fois pour toutes. Pour les femmes et les filles, pour la vie, pour l’environnement et pour la dignité elle-même ».
Akinwumi Adesina, Président de la Banque africaine de développement – Nigeria
Selon des données récentes publiées par la BAD, plus de 900 millions de personnes en Afrique n’ont toujours pas accès à des solutions de cuisson propres et dépendent de la biomasse ligneuse ou des combustibles fossiles. L’utilisation de systèmes de cuisson primitifs est non seulement responsable de la mort prématurée de 600 000 personnes par an sur le continent africain en raison de maladies respiratoires, mais contribue également à 3 % des émissions de gaz à effet de serre. Des mesures concrètes doivent être prises pour que les gouvernements, les institutions et le secteur privé puissent travailler ensemble pour relever le défi de la cuisson propre au cours de cette décennie.
« L’Agence internationale de l’énergie a estimé que l’accès universel à la cuisson propre ne coûterait que 4 milliards de dollars par an en Afrique. Les gouvernements africains doivent jouer leur rôle de chef de file et allouer au moins 5 % des 70 milliards de dollars actuellement consacrés à l’énergie et aux investissements annuels à la mise en place de solutions de cuisson propres.”
Akinwumi Adesina, Président de la Banque africaine de développement – Nigeria
Le coût de l’inaction en matière de cuisson propre en Afrique subsaharienne est estimé à 330 milliards de dollars par an en raison des effets sur la santé et le climat. La pollution de l’air, principalement la pollution de l’air domestique due à l’utilisation de combustibles solides avec des fourneaux inadéquats et une mauvaise ventilation, est le troisième facteur de risque de mortalité et de morbidité en Afrique subsaharienne.
« Nous travaillerons avec les gouvernements pour développer et mettre en place des solutions de cuisson propre à grande échelle, des politiques de soutien, des normes, de la sécurité et des réglementations, ainsi que des incitations physiques pour améliorer l’accessibilité et l’abordabilité ».
Akinwumi Adesina, Président de la Banque africaine de développement – Nigeria
En outre, les possibilités d’éducation, d’emploi et d’indépendance sont également gravement compromises parce que les femmes passent des heures chaque jour à chercher des combustibles rudimentaires. Les dirigeants s’accordent à dire que la cuisson propre est un facteur sous-estimé qui cause des dommages à l’environnement et à la santé et qu’il faut donc s’y attaquer de toute urgence.
