Au cours des quinze dernières années, le Bassin du Lac Tchad a été affecté par le conflit avec le groupe terroriste Boko Haram. La crise actuelle est aggravée par d’autres facteurs socio-économiques, notamment l’extrême pauvreté, le sous-développement, le changement climatique et d’autres conflits. Pour pallier au problème, la Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT) a élaboré la Stratégie régionale de Stabilisation, de Relèvement et de Résilience (SR SRR) des zones dans le bassin du Lac Tchad affectées par Boko Haram avec l’appui de l’Union africaine (UA) et du Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD).
Les quatre pays riverains du lac Tchad, à savoir le Cameroun, le Tchad, le Niger et le Nigeria, sont confrontés à des défis sans précédent, intensifiés par les violences régulièrement perpétrées par Boko Haram et d’autres groupes extrémistes. L’instabilité qui en résulte a ralenti la croissance économique et aggravé les problèmes environnementaux et de développement existant dans la région du bassin du lac Tchad. Afin d’assurer la stabilisation de la région, le Conseil des ministres du CBLT veut implémenter des Stratégie régionale pour la stabilisation, le redressement et la résilience des zones affectées par Boko Haram dans la région du bassin du lac.
Le terrorisme, le changement climatique, les migrations, la plupart du temps, ne respectent pas les frontières internationales. Nous devons garantir la coopération transfrontalière et la prochaine phase de la stratégie en tient compte.
BABAGANA MAMAN NUHU, Secrétaire exécutif, Commission du bassin du lac Tchad
La Stratégie régionale de stabilisation s’appuie sur l’inclusion, l’appropriation locale et une nouvelle façon de Travailler. Elle a été déclinée dans les Plans d’Action Territoriaux (PAT) de chacun des huit territoires les plus affectés par le conflit avec le groupe terroriste Boko Haram dans la région du Lac Tchad . Au cours des dernières années, cette stratégie a permis de rétablir le contrat social entre les Etats et les communautés en mettant en place des infrastructures essentielles et des services de base.
Nous assurerons la mise en œuvre en adoptant une approche par touches, en veillant à ce que les communautés locales, qui sont les plus touchées, soient à ce niveau, au niveau de la direction, et à ce que tous soient ensemble pour veiller à ce que cette stratégie soit mise en œuvre afin que nous ramenons nos concitoyens dans leurs communautés.
MAI MALA BUNI , Gouverneur exécutif, État de Yobe
Les impacts vont des déplacements internes et transfrontaliers massifs, à la destruction du tissu social et des biens, aux violations des droits de l’Homme, aux services publics perturbés et aux capacités limitées des institutions étatiques. En août 2024, le Nigeria, le Niger, le Tchad et le Cameroun accueillent environ six (06) millions de personnes affectées, dont des réfugiés, et des personnes déplacées internes. Parmi les populations touchées, 13 % se trouvent au Cameroun, 9 % au Niger, 5 % au Tchad et 74 % au Nigeria.
Les valeurs culturelles que nous avons partagées au fil des ans pour au moins engager leurs communautés à apporter la paix dans le bassin.
MAHAMUDU IDRISSA, Emir du Tikar
Malgré les succès et les réalisations du CBLT , les factions de Boko Haram ont continué à faire des ravages par la violence et des attaques sporadiques contre les communautés. À la lumière de ces développements, la SRS a été révisée pour prendre en compte la situation actuelle et les priorités des Etats et des communautés.
