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Coup d’État au Burkina Faso : le président de la transition Paul-Henri Sandaogo Damiba démis de ses fonctions

Dans une déclaration lue à la télévision nationale, un groupe de militaires annonce la fin de la transition dirigée par le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba depuis janvier 2022.  Les mutins annonce également la fermeture des frontières, ainsi que la suspension de la Constitution et la dissolution du gouvernement.

Au terme d’une journée confuse sur fond de tirs à Ouagadougou, la capitale du Burkina faso, une quinzaine de soldats ont pris la parole, sur le plateau de la Radiodiffusion-Télévision du Burkina Faso (RTB), aux environs de 22 heures GMT. Le capitaine Kiswendsida Farouk Azaria Sorgho a lu un communiqué annonçant la destitution du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba arrivé au pouvoir aussi par coup d’Etat, il y a huit mois. 

« Les choix hasardeux du lieutenant-colonel Damiba ont progressivement affaibli notre système sécuritaire. Les lourdeurs administratives qui caractérisaient le régime déchu se sont aggravées sous la transition, compromettant aussi les opérations à caractère stratégique. Nous avons décidé ce jour 30/09/22 de déchoir le lieutenant-colonel Damiba du pouvoir d’Etat afin de poursuivre notre idéal commun avec l’ensemble du peuple burkinabè, à savoir la restauration de la sécurité et l’intégrité du territoire »

Communiqué du MPSR (organe dirigeant de la junte)

Les mutins ont également annoncé la dissolution du gouvernement et la suspension de la Constitution, ainsi que la fermeture des frontières du pays jusqu’à nouvel ordre. Un couvre-feu de 21 heures à 5 heures a également été mis en place pour une durée indéterminée. Toutes les activités politiques et celles des organisations de la société civile sont suspendues, précise la même source. Les forces vives de la nation seront convoquées pour adopter une nouvelle charte de la transition et désigner un président civil ou militaire.

Ibrahim Traoré, chef de la junte au pouvoir

Le capitaine Ibrahim Traoré, 34 ans, a été désigné président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR, organe dirigeant de la junte). Avant son accession à la tête du pays, Ibrahim Traoré était le chef de l’unité des forces spéciales antidjihadistes « Cobra » dans la région de Kaya (nord).

« La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) condamne dans les termes les plus forts la prise du pouvoir par la force qui a eu lieu au Burkina Faso le vendredi 30 septembre 2022 », a déclaré l’organisation sous-régionale dans un communiqué le 30 septembre 2022, dans la foulée du coup d’Etat qui a abouti à l’éviction du Lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba au profit du capitaine Ibrahim Traoré.

La Cédéao « trouve inopportun ce nouveau coup de force au moment où des progrès ont été réalisés, grâce à la diplomatie et à nos efforts pour un retour méthodique à l’ordre constitutionnel au plus tard le 1er juillet 2024. »

Soulignant qu’elle suit de près la situation au Burkina Faso, la CEDEAO réaffirme « son opposition sans réserve à toute prise ou maintien du pouvoir par des moyens anticonstitutionnels et exige le respect scrupuleux du calendrier déjà convenu avec les Autorités de transition pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel… »

Le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, l’ex-président de la transition, a pris le pouvoir par un coup d’État le 24 janvier 2022 et a été nommé président de la période de transition le 2 mars.

Le gouvernement de transition du Burkina Faso a convenu avec la CEDEAO que d’ici le 1er juillet 2024, l’ordre constitutionnel devrait être rétabli et le pouvoir laissé à un gouvernement civil.

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