Air Sénégal traverse une zone de turbulences inquiétante, avec une dette colossale estimée à 100 milliards de F CFA et un capital social limité à 40 milliards de F CFA. Ces défis financiers, couplés à des problèmes structurels majeurs, mettent la compagnie nationale dans une situation délicate.
Avec une dette estimée à 100 milliards de FCFA pour un capital de 40 milliards de FCFA, la compagnie aérienne nationale Air Sénégal traverse une grave crise financière. D’après le Directeur Général, Tidiane Ndiaye, cette dette se répartit en deux volets : 75 milliards dus à des entités publiques, dont l’Aéroport International Blaise Diagne et la Redevance pour le Développement des Infrastructures Aéroportuaires, et 25 milliards de dettes urgentes envers des créanciers privés.
“ Les dettes sont là. la compagnie a lancé une approche de discussion avec les partenaires, parce que lorsque je suis arrivé, il y avait trois piliers, le premier, c’était de rétablir, de restaurer la confiance de la compagnie avec ses partenaires, avec ses fournisseurs et la clientèle.”
Tidiane Ndiaye, Directeur général d’Air Sénégal – Sénégal
En plus de ses difficultés financières, Air Sénégal fait face à de graves problèmes de gestion des ressources humaines. Avec seulement 603 employés pour une flotte de cinq avions, la compagnie présente un ratio de 1 avion pour 152 employés, bien au-dessus des normes internationales. En matière de ponctualité et de régularité des vols, le taux de satisfaction reste dramatiquement bas, à seulement 35%.
“ Cela est dû au fait d’une diversité de la flotte, peu dimensionnée, avec des problèmes techniques, des avions au sol. 50 % de la flotte n’était pas opérationnelle avec un réseau disproportionné. La compagnie perdait 3,6 milliards par mois.
Tidiane Ndiaye, Directeur général d’Air Sénégal – Sénégal
Face à ces multiples défis, il est crucial pour Air Sénégal de mettre en place des solutions durables. Les nouveaux dirigeants de la compagnie, soutenus par l’État sénégalais, ont lancé un plan de restructuration. Ce dernier repose sur le renforcement de la capacité de transport, avec un accent particulier sur l’Afrique, suivi de l’expansion en Europe, l’extension des vols domestiques et l’augmentation de la flotte.