En réponse à la menace persistante de la fièvre de Lassa, maladie virale endémique à fort potentiel épidémique, la CEDEAO a réuni plus de 300 acteurs de la santé, chercheurs et décideurs du continent.La 2ᵉ Conférence internationale sur la fièvre de Lassa (LIC 2025) s’est tenue à Abidjan pour renforcer la solidarité régionale et définir une stratégie sanitaire intégrée.Une occasion cruciale de transformer la coopération en action concrète.
La fièvre de Lassa, une menace virale endémique, continue de sévir en Afrique de l’Ouest, affectant chaque année jusqu’à 300 000 personnes et causant des milliers de décès. Face à cette urgence sanitaire persistante, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a réuni plus de 300 experts, chercheurs et responsables politiques à Abidjan, du 8 au 10 septembre 2025, à l’occasion de la deuxième Conférence internationale sur la fièvre de Lassa (LIC 2025). Objectif : coordonner une réponse régionale efficace contre une maladie qui met à rude épreuve les systèmes de santé nationaux.
La fièvre de Lassa est responsable de près de 300 000 infections par an, dont environ 5 000 décès. Face à cette situation, nous avons l’obligation d’agir avec vigueur et rigueur.
ROBERT BEUGRÉ MAMBÉ, Premier ministre – Côte d’Ivoire
Placée sous le thème « Au-delà des frontières : renforcer la coopération régionale pour combattre la fièvre de Lassa et les maladies infectieuses émergentes », la rencontre a permis de dresser un état des lieux sans concession. Les participants ont souligné les failles persistantes dans la surveillance épidémiologique, le manque de formation du personnel médical, l’insuffisance des capacités de diagnostic et le déficit d’implication communautaire dans la prévention. Des propositions concrètes ont émergé pour mutualiser les ressources et harmoniser les réponses sanitaires à l’échelle régionale.
Cette maladie demeure notre principal défi. Il ne revient pas aux autres de définir les solutions à notre place ; c’est à nous de nous unir pour les trouver. J’invite chacun d’entre nous à se concentrer sur des stratégies claires et des mesures concrètes, afin de renforcer notre résilience et de mieux protéger nos populations.
MUHAMMAD ALI PATE , Ministre de la Santé et de la Protection sociale – Nigeria
Le Centre régional de surveillance et de contrôle des maladies (CRSCM) de la CEDEAO s’est imposé comme un pilier stratégique dans cette dynamique collective. Présenté comme un outil clé de coordination, il facilite le partage d’informations entre États membres, assure un appui technique en cas d’épidémie, et renforce la réactivité face aux alertes sanitaires. Son développement est désormais considéré comme une priorité pour anticiper et contenir la propagation des maladies infectieuses dans un contexte de risques accrus.
Actuellement, toute la communauté de la CEDEAO s’est mobilisée pour mener des recherches, afin d’identifier les meilleures stratégies permettant de contenir et de réduire le risque lié à cette fièvre.Il est essentiel de disposer de données précises sur la maladie, notamment sur ses manifestations cliniques et son mode de transmission. Les cas contacts doivent être considérés comme potentiellement contaminants et susceptibles de représenter un risque pour la santé publique.La transmission transfrontalière ne concerne plus uniquement la région. Aujourd’hui, l’ensemble des pays situés au niveau des frontières sud sont affectés. Face à cette situation, des dispositifs de contrôle doivent être mis en place aux frontières afin de limiter, autant que possible, la propagation de la maladie.
DR. MELCHIOR ATHANASE JOËL CODJOVI AÏSSI, Directeur général de l’Organisation Ouest-Africaine de la Santé
À l’issue des trois jours de travaux, la CEDEAO a réitéré sa volonté d’élaborer une stratégie régionale ambitieuse et durable pour faire face à la fièvre de Lassa et aux futures épidémies. Cette feuille de route devra s’appuyer sur un engagement politique fort, des financements stables et une approche intégrée de la santé publique. Car dans une région où les virus ignorent les frontières, seule une coopération renforcée peut garantir la résilience sanitaire de l’Afrique de l’Ouest.