Avec plus de 60 % de sa population âgée de moins de 25 ans, l’Afrique, continent le plus jeune de la planète regorge d’un potentiel inexploité. Alors que le continent est confronté à de nombreux défis environnementaux tels que le réchauffement climatique, la dégradation des terres, la pollution, la jeunesse africaine est appelée à jouer un rôle clé dans la construction d’un monde plus durable.
Avec 431 millions de personnes vivant encore dans l’extrême pauvreté, l’Afrique est rendu en septembre 2023 à la réalisation de la moitié des objectifs de développement durable, selon la Commission économique pour l’Afrique des Nations Unies. Responsable de 2 à 3% des émissions de gaz à effet de serre, l’Afrique est le continent le plus vulnérable aux effets du changement climatique. La hausse des températures, la recrudescence des inondations aggravent l’insécurité alimentaire et ralentit le développement socio-économique. Pour accélérer le développement de ce continent qui possède 60% des terres arables de la planète et 40% du potentiel mondial d’irradiation solaire, l’Union africaine appelle la jeunesse à œuvrer davantage pour la protection de l’environnement et la promotion de l’économie durable. Harsen Nyambe, Directeur de l’environnement durable et de l’économie bleue de la Commission de l’Union africaine, souligne les opportunités d’emplois durables pour les jeunes.
“Il est important de souligner le fait qu’en tant que continent, nous avons de nombreuses opportunités pour les jeunes de pouvoir s’engager dans des emplois verts. Alors que le monde s’oriente vers la décarbonisation, le continent possède des minéraux essentiels, comme le lithium, qui est en réalité très important en termes de développement de batteries renouvelables. C’est l’avenir du système de transport en termes de véhicules électriques. En dehors de cela, il existe également de nombreuses opportunités en matière de transition énergétique, comme l’hydrogène vert, qui sont également des entreprises assez nouvelles en termes d’emploi et, bien sûr, de ce qui est nécessaire pour se lancer dans de nouvelles compétences afin de pouvoir faire contributions significatives dans certains de ces secteurs.”
Harsen Nyambe, Directeur de l’environnement durable – Namibie
En Afrique, les personnes âgées de moins de 25 ans constituent plus de 60% de la population. Selon les experts, cette population devrait croître pour atteindre 2,5 milliards d’ici 2050, contre 1,4 milliard aujourd’hui. Dans le cadre de la mise en œuvre de l’Agenda 2063, l’Union Africaine présente un programme de développement axé sur la jeunesse, à travers des investissements ciblés dans l’éducation, la technologie et l’entrepreneuriat. Prudence Ngwenya, de la Direction Femme, Genre et Jeunesse de la Commission de l’Union africaine, appelle à la formation et à l’éducation des jeunes pour saisir les oppotunités de l’économie verte.
“Premièrement, les compétences. Nous devons libérer le potentiel de nos jeunes et veiller à ce qu’ils puissent profiter de l’économie verte et des technologies qui s’y trouvent en leur donnant les compétences adaptées à ce type d’économie. Deuxièmement, nous devons également montrer les technologies vertes qui existent et de cette manière, les jeunes pourraient apprendre les uns des autres, mais nous savons aussi que les jeunes font déjà vraiment des choses dans l’économie verte et autour des technologies vertes. La troisième chose concerne les ratios de jeunes. Nous devons nous assurer que les ratios de jeunes restent au centre de nos conversations autour de l’économie verte.”
Prudence Ngwenya, Directrice de la Direction Femme à l’AUC – Ethiopie
Les efforts de la jeunesse pour accompagner l’Union africaine dans son plan d’action pour la relance verte sont déjà perceptibles. Entre la conception d’appareils médicaux alimentés à l’énergie solaire au Nigéria, la transformation des déchets organiques en charbon écologique au Cameroun, et la transformation du plastique en pavés écologiques au Kenya, les jeunes africains sont à l’origine de nombreuses innovations durables.
“Un pavé Gjenge est fabriqué à la place du béton, ou plutôt du ciment et du sable, à partir de déchets plastiques et de sable. Alors, quelle est la différence? Le pavé Gjenge, je peux le dire sans crainte et avec fierté, est 3 à 5 fois plus humide que celui fabriqué avec du béton. Les pavés en béton présentent ce que nous appelons des poches d’air. Cela les rend fragiles et donc se brisent facilement.”
Nzambi Matee, Fondatrice de Gjenge Makers – Kenya
Des initiatives comme celle de Nzambi Matee sont à l’origine de la création d’emplois et de la promotion d’infrastructures résilientes et abordables à travers le continent. Une opportunité à saisir par les gouvernements africains, la société civile et les organismes de développement, pour contribuer pleinement au développement durable et façonner un avenir meilleur.