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La stabilité macroéconomique et les réformes structurelles comme facteurs clés de la croissance africaine

La stabilité macroéconomique comme facteur clé de la croissance africaine

2023 a été une année difficile pour l’Afrique, avec une croissance à 3,3% contre 4% en 2022 selon le Fonds monétaire international. Les effets du changement climatique, la dette, l’inflation, la recrudescence des conflits et des coups d’Etat, ont mis en évidence la nécessité pour les économies africaines de repenser et de renforcer la résilience économique. Mais au milieu de ces défis, se trouvent des opportunités et des solutions potentielles pour assurer la croissance.

Les pays à faible revenu ont subi une perte cumulée de plus de 6 % de leur PIB réel au cours des trois dernières années, soit cinq fois plus que les économies avancées, selon le directeur général adjoint du Fonds monétaire international, Kenji Okamura. Dans cet environnement complexe occasionné par les chocs mondiaux dont les effets du changement climatique, les guerres entre autres, l’Afrique est confrontée à de multiples défis pour maintenir la stabilité macroéconomique et stimuler la croissance. Selon Abebe Aemro Selassie, directeur du département Afrique du FMI, la croissance en Afrique subsaharienne a ralenti pour atteindre 3,3 % cette année. Toutefois, il est resté optimiste quant au fait que la croissance devrait rebondir à 4 % en 2024. Si certaines améliorations ont été remarquées, notamment la baisse de l’inflation de 10% en 2022 à 7,5% en juillet 2023, de nombreux défis restent à relever. Pour y remédier, l’institution financière met l’accent sur certains facteurs clés.

“Dans ce contexte de chocs et de catastrophes continuels, l’Afrique doit donner la priorité aux efforts visant à renforcer la résilience, en garantissant la stabilité macroéconomique et en accélérant les réformes structurelles afin de favoriser une croissance plus forte et plus inclusive.”

Abebe Aemro Selassie, Directeur du département Afrique au FMIÉthiopie

D’un point de vue global, Ngozi Okonjo-Iweala, directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce, a souligné l’importance d’éviter le protectionnisme et la fragmentation du commerce, car ils pourraient entraîner des pertes importantes à long terme, en particulier pour les marchés émergents. Selon les recherches de l’OMC, la fragmentation du commerce pourrait entraîner des pertes allant jusqu’à 5 % du PIB mondial, avec des pertes beaucoup plus importantes pour les marchés émergents. Ainsi, les pays devraient s’efforcer d’équilibrer les chaînes d’approvisionnement et prioriser l’ouverture commerciale afin d’éviter une concentration excessive.

« Notre analyse a montré que les vulnérabilités proviennent d’une concentration excessive dans certaines chaînes d’approvisionnement et d’une concentration excessive dans certaines zones géographiques. Si telle est la racine du problème, alors, pour renforcer la résilience, nous devons déconcentrer et diversifier ces chaînes. Nous pensons qu’une bonne façon de le faire n’est pas seulement de le faire avec ceux qui sont comme vous, mais de déployer nos ailes ».

Ngozi Okonjo-Iweala, Directrice générale de l’OMC – Nigéria

Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, la croissance devrait ralentir à 2 % en 2023, mais une accélération à 3,4 % est prévue en 2024, selon Jihad Azour, directeur du département Moyen-Orient au FMI. Il a par ailleurs souligné l’importance des réformes structurelles, qui peuvent contribuer à soutenir les perspectives de croissance. Grâce à des réformes de la gouvernance, ou encore la réglementation, les pays de ces régions pourraient voir leur production économique augmenter de près de 10 % sur 5 ans. Cependant, la dette publique demeure encore élevée dans les économies émergentes.

“La résilience et la prospérité à long terme du continent dépendent de réformes politiques souvent difficiles. En outre, même si les niveaux de la dette publique diminuent, ils restent trop élevés, environ 65 % du PIB en 2023, et les obligations de service ont explosé pour les pays à revenu faible et intermédiaire en Afrique. Le respect de ces obligations exclut les dépenses essentielles en matière de santé, d’infrastructures et d’éducation.”

Jihad Azour, Directeur du département Moyen-Orient au FMILiban

Alors que l’Afrique est confrontée à de multiples défis et qu’elle doit composer avec des ressources limitées, les experts estiment que la jonction actuelle offre une opportunité de prospérité partagée pour l’Afrique et le monde.

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