Opérationnelle depuis le 1er janvier 2021, la Zone de libre-échange continentale africaine compte plusieurs enjeux dont la sortie de près de 100 millions d’africains de la pauvreté. Pour y parvenir, l’institution passe par l’épreuve de la négociation d’un accord commercial entre 55 pays, aux profils économiques et commerciaux différents, et peut compter sur le partenariat financier d’Afreximbank.
L’enjeu de la Zlecaf sur les économies du continent, est greffé à l’Agenda 2063 de l’Union africaine. Pour que cet instrument soit pleinement mis en œuvre, au moins 75% des ressources doivent être mobilisés au niveau national. C’est désormais l’objectif en ligne de mire des acteurs mis à contribution pour la matérialisation de cet enjeu.
“Le moment est venu de voir si nous pouvons redoubler d’efforts pour assurer la mobilisation des ressources intérieures. Des travaux sont en cours pour améliorer les administrations fiscales à travers l’Afrique et pour échanger des informations à des fins fiscales afin que nous soyons en mesure de prévoir les éléments de failles financières illicites. Avec cela, nous devrions être en mesure d’élargir et d’approfondir la base des ressources nationales. Pour l’heure, l’Afrique aura besoin d’une aide internationale, mais nous prenons également des mesures pour nous assurer que nous développons les capacités internes pour générer nos propres ressources nationales pour le développement.”
Albert MUCHANGA, Commissaire au Développement économique de l’UA
L’Afrique affiche à présent 87,7% de réalisation en termes d’accord entre régions. Ce qui la place en bonne position pour assurer le commerce sur le continent. En 2021, les ministres du Commerce sont parvenus à une convergence et se sont mis d’accord sur 87,7% des règles d’origine, ce qui fait qu’il y a près de 60 000 produits qui sont commercialisés.
La ZLECAF stimulera considérablement le commerce intra-Africain. Si l’accord est effectivement mis en œuvre, d’ici 2035, nous aurons la possibilité de contribuer à hauteur de 450 milliards de dollars au PIB global de l’Afrique. Nous avons également la possibilité de stimuler le commerce intra-africain jusqu’à 80% et de sortir près de 100 millions d’Africains de la pauvreté si nous mettons en œuvre l’accord efficacement. Avec les accords commerciaux, vous ne voyez pas les résultats du jour au lendemain, vous fixez votre objectif pour les 20 à 30 prochaines années et c’est le cas avec l’Europe. Le projet d’intégration d’Europe a pris du temps.”
Wamkele MENE , Secrétaire Général ZLECAF
Dans l’ambitieux projet de mise en œuvre définitive de la Zlecaf, l’apport des partenaires financiers reste fondamental. La Zlecaf peut ainsi compter sur Afreximbank. La Banque africaine d’import-export est très impliquée dans l’opérationnalisation de la zone de libre-échange continentale africaine
“Nous avons 16 pays enclavés sur le continent, les marchandises doivent donc traverser les frontières par route ou par voie ferrée. Il est nécessaire d’avoir des systèmes de garantie de transit fragmentés efficaces et c’est ce que nous avons assuré en travaillant avec le secrétariat de la ZLECAF ainsi que la Commission de l’Union africaine. Nous avons mis en place de solides bases financières pour soutenir les entreprises qui font du commerce. Ce ne sont là que quelques-unes des choses que nous avons faites.
Benedict Oramah, Président Afreximbank
La particularité de la ZLECAF est que c’est le seul accord appuyé par une banque. Afreximbank a été créée en 1993, mais les pères fondateurs avaient une vision pour doter l’Afrique d’un accord de libre-échange continental et un marché commun. Tous sont convaincus que le succès d’un tel projet repose sur une institution financière qui fournira le capital qui va propulser les entreprises.