Les États membres de l’Union Africaine visent la scolarisation de tous les enfants d’ici 2025, dans le cadre de la Stratégie continentale de l’éducation. Cependant, des disparités persistent, avec neuf millions de filles non scolarisées contre six millions de garçons. L’Afrique doit recruter 15 millions d’enseignants pour former une génération adaptée au 21e siècle. Des obstacles sociaux et culturels, tels que les grossesses précoces, touchant 25 % des adolescentes, nuisent à la scolarisation des filles, principalement en Afrique subsaharienne. L’éducation des filles pourrait réduire les décès maternels de 70 % et les mariages précoces de 14 %. Une meilleure éducation pourrait diminuer le nombre de pauvres à 47 millions d’ici 2043 et augmenter le PIB continental.
Les Etats membres de l’Union africaine sont liés par un agenda continental pour la scolarisation de tous les enfants à l’horizon 2025. Cet ambitieux projet s’inscrit dans le cadre de la Stratégie continentale de l’éducation pour l’Afrique qui vise à mettre l’espace communautaire à l’avant-garde de la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies dont l’échéance est fixée à 2030. Seulement en Afrique, des disparités entre scolarisation des filles et des garçons persistent. Neuf millions de filles âgées de 6 à 11 ans ne sont pas scolarisées, contre six millions de garçons de la même tranche d’âge, selon des données officielles.
“Quand on regarde les chiffres mondiaux, notamment en Afrique subsaharienne, la situation est assez préoccupante. Nous avons environ 500 millions d’enfants en âge d’être scolarisés et parmi eux, 100 millions ne vont pas à l’école”.
Mohammed BELHOCINE, Commissaire de l’UA pour l’éducation, la science, la technologie et l’innovation
Des experts révèlent que le succès de l’éducation des filles repose non seulement sur l’accès à l’école, mais aussi sur la qualité des enseignements reçus. Ainsi, le continent mise sur la qualité de la formation des enseignements pour résoudre l’équation formation-emploi. L’Afrique devrait recruter 15 millions d’enseignants avec pour objectif de « former une Afrique adaptée au 21e siècle » au primaire.
“Nous avons un déficit d’enseignants. L’UNESCO estime qu’il manque environ 15 millions d’enseignants sur notre continent. Il n’est pas étonnant que vous ayez des classes surchargées avec des enseignants surchargés et probablement moins qualifiés parmi nos enseignants. Tout cela constitue ce que nous appelons la crise de l’éducation”.
Mohammed BELHOCINE, Commissaire de l’UA pour l’éducation, la science, la technologie et l’innovation
En Afrique, des facteurs sociaux, culturels et religieux entravent la scolarisation de la jeune fille. Sur le continent le fléau des grossesses précoces qui touchent environ 25% des adolescentes est un important facteur de déperdition scolaire chez les filles. Or, si toutes les filles achevaient leurs études primaires et secondaires, le nombre des décès maternels serait réduit de 70 %, le nombre de mariage précoce déclinerait de 14% et la mortalité maternelle et infantile serait réduite de 50%, d’après des chiffres de l’UNESCO.
“Réduire le mariage des enfants peut avoir un impact positif sur l’éducation des filles. Il y a un intérêt à investir dans l’éducation des filles. Les statistiques sont là pour montrer comment l’éducation des filles peut stimuler la croissance économique d’un pays”.
Simone YANKEY-OUATTARA, Coordinatrice par intérim de l’Union africaine CIEFFA
L’Afrique va compter 1 milliard d’enfants en 2050. Pour faire face aux impératifs liés à leur scolarisation, les gouvernements africains ont décidé de consacrer 20% de leurs budgets nationaux à l’éducation. L’amélioration de l’éducation en Afrique pourrait réduire le nombre de pauvres d’environ 47 millions d’ici 2043 et augmenter le PIB continental de 368,4 milliards de dollars soit de 4,3 %, indiquent des experts.