La densification de la coopération sécuritaire est une nécessité essentielle dans le contexte actuel pour moderniser les armées et lutter efficacement pour la préservation de l’intégrité territoriale en Afrique. Face aux enjeux mondiaux de sécurité, les armées s’inscrivent dans une logique d’adaptation et de renforcement de leur coopération, en cherchant des synergies et des complémentarités entre elles et avec d’autres partenaires, dont la Russie. La coopération sécuritaire avec cette puissance est appelée à s’intensifier après le Sommet Russie – Afrique 2023.
La coopération sécuritaire dans certains pays, en particulier ceux touchés par le terrorisme au Sahel et dans le lac Tchad, représente un défi majeur pour la stabilité régionale. L’ONU joue un rôle central dans les efforts de coopération sécuritaire, à travers ses opérations de maintien de la paix, les initiatives régionales et internationales. Mais ces dispositifs de l’ONU ont des limites en ce sens que les Casques bleus n’ont pas très souvent une mission offensive et les missions régionales ont besoin de moyens financiers qui rencontrent des contraintes de mobilisation de fonds. Au Sommet Russie Afrique 2023, les Etats africains ont appelé le partenaire russe à jouer un rôle plus important dans la coopération sécuritaire pour soutenir les défis du continent.
“Il ne peut y avoir aucun doute sur le fait que nous voulons honorer tous les engagements de la Libye notamment l’engagement à mener des élections et à travailler en partenariat avec les autres pays pour avancer. Nous avons aussi l’intention de coopérer dans le cadre de l’Union africaine, il y a un plan de travail qui a été fait et tous ces plans visent à être mis en œuvre prochainement. Nous avons un travail de coordination entre les délégations. Dans le contexte de l’ONU, nous sommes intéressés à ce que cette coordination revête un caractère plus officiel.”
Mohammed el-Menfi, Président du Conseil présidentiel / Libye
A cet effet, un document plan d’action a été initié et permet de définir les priorités et les mesures nécessaires afin d’exploiter les potentialités du partenariat dans les domaines d’intérêt commun, comme indiqué dans l’Agenda 2063 de l’Union africaine.
“Notre objectif est de booster l’économie bilatérale de manière qualitative et quantitative, d’améliorer sa structure. Il s’agit également de passer des règlements financiers pour les accords commerciaux en utilisant des monnaies nationales, par exemple le rouble. Il faut également lever les barrières et harmoniser les processus dans le cadre de la coopération entre l’Union économique et asiatique et l’Union africaine en utilisant la zone de libre-échange.”
Vladimir Poutine, Président de la Fédération de Russie / Russie
Dans le domaine de la coopération, la Russie a joué un rôle croissant dans la coopération militaire avec la République centrafricaine notamment en soutenant le gouvernement de ce pays confronté à des défis sécuritaires. Le 27 juillet, le Conseil de sécurité de l’ONU a assoupli l’embargo sur les armes vers ce pays, excluant désormais celles destinées aux forces gouvernementales.
“Il y a eu beaucoup d’avancées grâce à ce soutien bilatéral mais il y a encore des efforts pour que cette histoire soit une histoire de succès et nous comptons sur vous pour que des instructions soient données afin que l’équipe ou le travail qui a été fait soit maintenu ou renforcé pour les périodes à venir.”
Faustin Archange Touadera, Président de la République / Centrafrique
La Russie n’est pas le seul acteur international à s’intéresser à la coopération sécuritaire en Afrique. Des pays comme les États-Unis , la Chine et la France ont également accru leurs efforts de coopération avec les pays africains dans le domaine de la sécurité, engendrant des défis en termes d’influence et de ressources.