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L’Afrique perd 3,7 % de son PIB par an à cause des flux financiers illicites

L’Afrique affiche un faible ratio impôts/PIB de 16%, réduisant ainsi l’investissement public et la contribution du secteur privé au développement. Les flux financiers illicites entraînent une perte annuelle de 89 milliards de dollars, soit 3,7% du PIB africain, avec 220 milliards de pertes liées aux incitations fiscales. Lutter contre ces pertes pourrait enrichir l’Afrique de plus de trois fois l’aide au développement. Les pays africains s’engagent à renforcer leurs cadres normatifs pour lutter contre les activités illicites, la corruption et le terrorisme. L’Union africaine promeut des politiques fiscales harmonisées et une stratégie pour limiter la concurrence entre les pays. La Conférence panafricaine sur les flux financiers illicites en juin 2024 a souligné l’importance d’un Agenda fiscal Africain dans la lutte contre les crimes financiers.

La mobilisation des revenus fiscaux est au cœur du développement du continent africain. La région affiche le ratio impôts/PIB le moins élevé au monde, estimé à 16% en moyenne dans l’ensemble des pays membres de l’Union africaine. Cette situation réduit ainsi la part de l’investissement public dans l’essor des économies africaines et fait stagner à 14% la contribution du secteur privé au développement.

“En 2022, il y a eu une augmentation significative de 60 milliards de dollars à 90 milliards de dollars par an dans la fuite des revenus depuis l’Afrique vers l’extérieur.  Si l’on compare cela au montant des revenus que gagnent les pays qui participent à notre initiative, l’écart se creuse et, par conséquent, le défi d’optimiser la collecte des revenus internes réside dans les instruments tels que l’échange d’informations et les instruments multilatéraux tels que l’Accord commun sur les règles administratives de l’Afrique. Cet accord nous montre les efforts que nous devons réaliser si nous voulons réduire le coût de l’évasion fiscale dans nos pays.” 

Logan Wort, Secrétaire exécutif du Forum sur l’administration fiscale africaineAfrique du Sud

Les flux financiers illicites causent une perte annuelle d’environ 89 milliards de dollars américains en Afrique, ce qui représente 3,7 % de son Produit intérieur brut (PIB). De plus, les incitations fiscales contribuent davantage à cette perte, pour un montant de 220 milliards de dollars. Selon des experts, la déperdition de ces fonds sape les efforts de renforcement des capacités économiques des Etats africains, à travers, généralement, la rationalisation des budgets nationaux.

“Le renforcement des capacités n’est pas une panacée pour résoudre les problèmes que nous rencontrons en matière de mobilisation des ressources nationales. Nous ne pouvons pas renforcer nos capacités pour sortir du déséquilibre des droits fiscaux entre les pays développés et les pays en développement et pour sortir des systèmes fiscaux internationaux injustes. Nous devons aborder les deux avec des capacités techniques adéquates”

Everlyn Kavenge Muendo, Responsable politique de la fiscalité et de l’architecture financière internationale chez Tax Justice Africa/AvocateKenya

Lutter contre la fuite des capitaux pourrait enrichir l’Afrique de plus de trois fois le montant de l’aide publique au développement destinée annuellement au continent. Pour atteindre cet objectif, les pays africains ont convenu d’adapter leurs cadres normatifs en matière de lutte contre les activités fiscales et commerciales illicites, les marchés illégaux, la corruption et le financement du crime et du terrorisme. Selon des autorités africaines, un meilleur leadership s’impose pour faire reculer le phénomène, grâce notamment à l’harmonisation des statistiques régionales sur les politiques fiscales des pays.

“Si nous voulons construire de manière persistante et cohérente une voix plus forte sur la scène mondiale où l’Afrique revendique la légitimité de son rôle d’acteur, nous ne pouvons pas être un continent qui perd 300 milliards de dollars. Ca n’a aucun sens car, en fin de compte, c’est la puissance économique qui détermine cela. Alors, quand je dis que la mobilisation des ressources intérieures crée un espace politique, il s’agit d’engager une volonté politique pour identifier nos propres solutions et les mettre en œuvre”.

Cristina DUARTE, Secrétaire générale adjointe et conseillère spéciale pour l’Afrique auprès du secrétaire général de l’Organisation des Nations UniesCabo Verde 

L’Union africaine a mis sur pied une stratégie qui s’aligne sur des politiques fiscales, l’élargissement de l’assiette fiscale à des taux d’imposition attractifs et l’harmonisation des politiques fiscales pour limiter la concurrence entre les pays. Lors de la Conférence panafricaine sur les flux financiers illicites tenue du 26 au 28 juin 2024, l’organisation régionale a renouvelé son engagement à adopter un Agenda fiscal Africain dans le cadre de la lutte contre les crimes financiers.

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