Le continent africain se trouve à un moment charnière, confronté au retour en force du nationalisme économique mondial qui l’oblige à repenser la collaboration entre gouvernements et entreprises. Pour accélérer son développement, notamment l’industrialisation, la modernisation agricole, l’innovation financière et la transformation numérique, l’Afrique cherche à structurer un « New Deal » efficace entre l’État et le secteur privé. Pour les leaders africains, la réussite passe par une approche africaine unie, qui capitalise sur ses propres forces.
Le continent africain est à l’aube d’une transformation économique majeure, portée par l’idée d’un « New Deal » entre les États et le secteur privé. Cette approche stratégique, visant à catalyser le développement, a été au cœur des discussions récentes, lors de l’Africa CEO Forum 2025 avec des figures de proue telles que les chefs d’Etat et de gouvernements d’Afrique ainsi que leurs partenaires. Pour le Président rwandais, Paul Kagame, la clé du succès réside dans une approche africaine unie et consciente de ses propres atouts, soulignant la nécessité d’une réflexion approfondie.
“Ce que je vois est que nous devons connaître les défis auxquels le continent fait face, il faut que tout cela soit fait de bonnes manières. Nous devons nous accorder pour que tout ce que nous allons recevoir ou avoir de ce deal , soit ce que nous attendons en tant qu’Africains. Nous devons comprendre ce qui est important pour nous, nous devons continuer à y réfléchir, en Afrique nous avons la connaissance, nous avons la vision, nous avons les ressources, nous avons tout ce qu’il faut.”
Paul Kagame, Président de la République – Rwanda
Le Président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a illustré cette dynamique par un exemple concret : le « New Deal technologique » de son pays . Cette approche hybride, qui intègre les acteurs locaux, démontre une volonté de construire un développement inclusif et durable.
“Le new deal technologique que nous avons conçu au Sénégal, nous l’avons évalué à 1,700 milliard de dollars. Evidemment ce sont des investissement importants, et le partenariat que nous cherchons à nouer, est un partenariat qui repose sur la collaboration avec des investisseurs internationaux dans le cadre d’un partenariat public privé mais aussi avec l’offre locale sur laquelle nous comptons avec les partenaires qui sont dans le secteur et qui sont intéressés par un partenariat public privé. et sur cela il y a une collaboration parfaite que nous sommes en train de mener.”
Bassirou Diomaye Faye, Président de la République – Sénégal
Makhtar Diop, Directeur général de la Société financière internationale (SFI) a mis en lumière un atout majeur de l’Afrique souvent sous-exploité : sa jeunesse. Pour ce dernier, la création d’opportunités d’emplois dignes et durables pour cette jeunesse doit être au cœur des politiques, insistant sur le rôle essentiel du secteur privé pour atteindre cet objectif.
“Notre jeunesse talentueuse, créative, entrepreneuriale représente notre plus grand atout mais reste très souvent sous employée, sous estimée et sous utilisée. Créer des opportunités d’emplois dignes et durables pour elle, doit être au cœur de toutes nos politiques. Et cela passe par une formation adaptée aux besoins du marché tournés vers l’avenir. Mais pour réussir ces deux grandes transformations, nous avons besoin du secteur privé, il s’agit de valoriser nos ressources et de libérer l’énergie créative de notre jeunesse. Un acteur incontournable existe, qui est le secteur privé.”
Makhtar Diop, Directeur général de la Société financière internationale – Sénégal
D’après les dirigeants africains, les technologies numériques, y compris l’Intelligence Artificielle (IA), pourraient engendrer une croissance allant jusqu’à 1500 milliards pour l’Afrique d’ici 2030. Néanmoins, leur déploiement est entravé par un manque d’infrastructures, de compétences et de coordination stratégique.
