D’après la Banque mondiale, entre 2021 et 2022, l’Afrique subsaharienne a connu le taux de croissance agricole le plus élevé par rapport aux autres régions, soit 4,3 % par an depuis 2000. Cependant, la pandémie de COVID-19 et le conflit entre l’Ukraine et la Russie ont entraîné des perturbations dans la chaîne d’approvisionnement, des réductions de revenus pour les agriculteurs et les consommateurs, et une inflation des prix des denrées alimentaires dans le monde entier, avec un effet exacerbé dans les pays africains qui dépendent des importations de denrées alimentaires pour compléter l’approvisionnement national.
Malgré les défis qui affectent le secteur agricole, notamment, l’accès au financement, la volatilité des prix des intrants, la disponibilité des stocks et la connectivité des marchés, les gouvernements et les entreprises d’Afrique s’adaptent aux chocs macroéconomiques, et emploient des solutions pour continuer à développer le secteur. A travers notamment le développement des partenariats qui permettent dans la chaîne de valeur de générer des ressources qui restent sur le sol africain.
“Tout d’abord, nous devons avoir de véritables partenaires pour apporter la technologie, le capital et le marché afin d’ajouter de la valeur à ce que nous produisons et d’être en mesure de la maintenir. C’est l’une des choses les plus importantes que je voulais mentionner. Je parlais des mangues, des ananas, et nous importons du jus d’ananas alors que nous pouvons le produire localement. Prenons l’exemple du cacao. Si, au cours des dix prochaines années, je peux capter 25 % de la valeur ajoutée du cacao au lieu de 6 %, je vais augmenter mon PIB de 75 %, sachant qu’il s’élève aujourd’hui à 61 milliards de dollars”.
Patrick Achi, Premier ministre – Côte d’Ivoire
Les experts des secteurs public et privé indiquaient à l’occasion du Sommet Etats-Unis-Afrique de 2022, que libérer le potentiel de l’agro-industrie en Afrique grâce à une productivité accrue, des chaînes de valeur renforcées et une meilleure intégration dans les chaînes d’approvisionnement mondiales, permettrait de générer des bénéfices pour l’Afrique.
“L’Afrique a joué un rôle déterminant dans le développement d’autres pays grâce à ses ressources naturelles et humaines. Nous avons une chance. L’Afrique et les pays qui la composent, devraient avoir la possibilité de prendre en charge les enfants des autres et de conduire leur propre progrès. Voilà donc le genre de choses que nous nous sommes engagés à faire, voilà le genre de choses qui peuvent être faites et je crois que cela demande beaucoup de travail”.
Cheryl Mills, Présidente-directrice générale de BlackIvy Group.
Le défi des agriculteurs qui travaillent dans la chaîne d’approvisionnement de l’agro-industrie, demeure cependant l’accès aux semences et aux engrais de qualité.
“L’Afrique a de nombreux besoins, mais personne n’investira dans ces besoins. Les entreprises investissent dans les opportunités, et notre institution aide les gens à comprendre comment nous pouvons catalyser ces opportunités à partir du terrain. Nous soutenons les entreprises locales pour créer un écosystème qui fournit des services aux agriculteurs. Ils doivent pouvoir avoir des semences, et surtout obtenir de l’engrais. Ce n’est qu’à ce moment-là que les marchés s’ouvriront, car des opportunités existeront.”
Agnes Kalibata, Présidente de l’AGRA
En Afrique subsaharienne, le secteur agricole emploie les deux tiers de la population de la région et représente 14 % du PIB. Ce secteur a le potentiel de stimuler une croissance économique à grande échelle, car les femmes et les jeunes constituent la majorité des travailleurs, et l’agro-industrie devrait valoir plus de 1 000 milliards de dollars d’ici à 2030.