Reconnu comme une référence de la mobilité électrique en Afrique de l’Est, le Kenya prévoit de renforcer le potentiel de ce segment avec l’élaboration d’une stratégie nationale. Des start ups à l’instar de Basigo, Roam Motors, Ewaka produisent des véhicules électriques ou proposent des solutions adaptées au transport vert grâce à plusieurs facilitations mises en œuvre par le gouvernement. La feuille de route attendue va mieux structurer les activités en vue du développement d’une économie forte et durable basée sur les véhicules électriques .
Dans le cadre de sa stratégie nationale d’efficacité et de conservation énergétique (2020-2025), l’État du Kenya va se doter d’un Plan national pour le développement de la mobilité écologique qui vise le développement d’un système de transport propre et vert. Formation des conducteurs, accompagnement des gouvernements des différents comtés à la gestion durable de la circulation routière vont être définis dans le plan à venir. Précisons que le gouvernement kenyan projette d’augmenter le nombre de véhicules électriques sur ses routes à au moins 104 000, soit 5% de tous les véhicules d’ici 2025.
Le gouvernement a donné la priorité à l’adoption de l’e-mobilité dans le pays pour renforcer la lutte contre le réchauffement climatique. C’est dans ce contexte que le gouvernement s’est engagé à inciter les véhicules de service public, les boda boda (motos spécifiques à l’Afrique de l’Est, Ndlr) et les transporteurs commerciaux à se convertir aux véhicules électriques.
Kipchumba Murkomen, Secrétaire au Cabinet des Transports
Le leadership technologique incarné par le Kenya a attiré dans ce pays plus de 40 start ups spécialisées dans l’e-mobilité. L’Alliance africaine de l’e-mobilité au Kenya révèle que celles-ci ont levé 52 millions de dollars en financement de capital, un record en Afrique. Pour encadrer cette dynamique, le gouvernement kenyan a adopté un ensemble d’outils incitatif et normatif. Le projet de loi de finances de 2019, a réduit les droits d’accise sur les véhicules électriques de 20 % à 10 % et le Bureau des normes du Kenya a élaboré et adopté 24 normes qui s’appliquent aux importations de véhicules électriques. Aussi l’Autorité de régulation de l’énergie et du pétrole a fixé un « tarif spécial » pour la recharge des véhicules électriques dans un contexte de révision à la hausse des prix de l’électricité.
Nous allons travailler à passer à l’e-mobilité. Nous allons travailler pour changer, pour refaire tous nos outils de mobilité afin de passer à l’énergie électrique.
William Ruto, Président de la République
Le Plan national de la mobilité électrique du Kenya viendra renforcer la loi de 2016 sur le changement climatique. Ces outils juridiques et d’encadrement vont aider à lever les freins à l’essor du transport vert. Le coût initial élevé de l’acquisition de véhicules électriques, l’insuffisance de l’infrastructure de recharge ainsi que le défaut d’expertise technique pour l’entretien des véhicules électriques sont encore d’importants obstacles à l’e-mobilité.