Selon des experts, l’Afrique n’a pas été présente lorsque l’architecture financière mondiale a été mise en place, les accords de Bretton Woods qui ont dessiné les grandes lignes du système financier international sont caduques pour son développement. En matière de financement climatique par exemple, avec seulement 30 milliards de dollars reçus contre un besoin de 277 milliards de dollars par an pour faire face aux changements climatiques, il est évident que l’architecture actuelle ne répond pas aux exigences du continent. D’autant plus que les pays les plus frappés par les effets du changement climatique sont en Afrique.
L’Afrique est laissée de côté dans l’architecture financière mondiale, une réalité soulignée par Emmerson Mnangagwa, Président de la SADC qui insiste sur la nécessité d’une réforme pour garantir des résultats optimaux. Selon lui, les défis de l’Afrique, notamment en matière de résolution de la dette et de financement climatique, exigent une attention mondiale accrue et des instruments financiers adaptés.
«L’expérience et les leçons que nous avons tirées en cours de route nous éclairent. L’élément clé à cet égard est que la conservation doit être inclusive et impliquer les gouvernements, les communautés locales, les chercheurs et le secteur privé.»
Emmerson Mnangagwa, Président de la SADC – Zimbabwe
Sur la question de la dette, d’après une étude du PNUD, les pays africains pourraient économiser jusqu’à 74,5 milliards de dollars si leurs notations de crédit étaient basées sur des évaluations moins subjectives. Cette manne financière leur permettrait de rembourser le principal de leurs dettes intérieures et extérieures, libérant ainsi des ressources pour des investissements dans le capital humain et le développement des infrastructures. Parmi les éléments de l’architecture financière mondiale qui ne répondent pas aux besoins spécifiques de l’Afrique figure également le financement pour le climat. En effet, le continent reçoit actuellement 30 milliards de dollars pour faire face à ses défis climatiques. Une somme insuffisante face aux besoins annuels estimés à 277 milliards de dollars.
«Excellences, le changement climatique met à nu les vulnérabilités de toutes les communautés, ainsi que du bétail et de la faune. La nécessité de renforcer la sécurité alimentaire ne peut donc être mise en exergue. L’importance d’un approvisionnement en eau adéquat pour les animaux dans leurs habitats contribuera également à prévenir l’empiètement sur nos communautés. »
Emmerson Mnangagwa, Président de la SADC – Zimbabwe
Pour Emmerson Mnangagwa, il y a la nécessité de débloquer des capitaux privés pour le développement, car les finances publiques ne peuvent à elles seules combler le déficit d’investissement du continent, estimé entre 100 et 150 milliards de dollars par an.
«De même, des modèles économiques sociaux solides et responsables doivent être développés afin que les avantages financiers de ce secteur profitent à des aspects plus larges du développement local, tout en renforçant la résilience et l’autonomie des communautés au sein de nos pays.»
Emmerson Mnangagwa, Président de la SADC – Zimbabwe
Dans l’optique de libérer le potentiel de transformation du continent, la Banque africaine de développement estime qu’il est crucial de combler un déficit de financement annuel d’environ 402 milliards de dollars d’ici 2030 et recommande de donner la priorité aux investissements dans l’éducation, l’énergie, l’amélioration de la productivité et les infrastructures.