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Le Royaume-Uni annule son accord sur l’asile avec le Rwanda

Le Royaume-Uni annule son accord sur l’asile avec le Rwanda

La politique de déportation des demandeurs d’asile vers le Rwanda ne sera pas poursuivie. C’est ce qu’à annoncé le nouveau Premier ministre britannique Keir Starmer lors de sa première conférence de presse annonçant au passage qu’il s’engageait à respecter le mandat des électeurs pour le changement. Le projet, qui devait courir sur cinq ans, prévoyait un versement au Rwanda 140 millions de livres sterling, pour financer de l’aide au développement et la prise en charge des migrants expulsés.

“Le Royaume-Uni s’est rapproché de nous en se basant sur les réussites dont il a été témoin sur la manière dont nous avons géré la crise migratoire libyenne et même sur l’aide que nous avons apportée à Israël et à l’Afghanistan, et nous a demandé si nous pouvions l’aider.”

Paul Kagame, Président de la RépubliqueRwanda

C’est en 2022 que le Président Rwandais s’exprimant lors d’une interview, annonçait l’intention d’accepter l’accord britannique de déportation des demandeurs d’asile vers son pays. Seulement, deux ans après, l’accord controversé au sein de l’opinion internationale vient d’être révoqué.  En effet, le nouveau Premier ministre britannique Keir Starmer a déclaré le 6 juillet 2024 à l’occasion de sa première conférence de presse qu’il abandonnait la politique de son prédécesseur visant à expulser les demandeurs d’asile vers le Rwanda. 

“Les probabilités  d’aller au Rwanda étaient si faibles, moins de 1 %, que ce plan n’a jamais été dissuasif. Le risque était de ne pas y aller, de ne pas être pris en charge et de rester ici, donc de payer pour un logement pendant très, très longtemps. Cela a eu l’effet complètement inverse. Et je ne suis pas prêt à continuer avec des mesures qui n’ont pas été dissuasives.”

Keir Starmer, Premier MinistreRoyaume-Uni

Dans ses premières remarques,  le premier ministre du Royaume-Uni met  en évidence l’inadéquation entre cet accord et les capacités du Royaume-Uni à renflouer l’afflux des migrants fuyant la guerre, la pauvreté ainsi que la sécheresse et les inondations attribuées au changement climatique. En 2023, le plan du Rwanda a été présenté comme une solution qui dissuaderait les migrants de risquer leur vie. Jusqu’à présent, il a coûté des centaines de millions de dollars au gouvernement et n’a jamais pris son envol. Selon des estimations des Nations Unies, le nombre de migrants arrivant en Grande-Bretagne sur de petits bateaux a grimpé à 45 774 en 2022, contre seulement 299 quatre ans plus tôt. Pour le Premier ministre britannique, ce projet était déjà voué à l’échec.

“Le déploiement de ce programme était déjà mort et enterré avant même d’avoir commencé. Il n’a jamais été dissuasif. Regardez les chiffres qui ont été enregistrés au cours des six premiers mois et demi de cette année. Ce sont des chiffres records. Voilà le problème dont nous héritons. Il n’a jamais eu d’effet dissuasif.”

Keir Starmer, Premier MinistreRoyaume-Uni

Le Royaume-Uni et le Rwanda ont signé le 05 décembre 2023 un nouveau traité relatif à l’accueil des migrants expulsés du Royaume. L’accord initié le 19 décembre 2022 n’avait pas encore été acté en raison de son “illégalité” déclarée par  la Cour suprême britannique. Selon certains observateurs, la fin du programme laisse également un point d’interrogation sur le sort de 52 000 migrants destinés à être expulsés.

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