Météorologie, télécommunications, navigation, gestion des ressources naturelles, sécurité, mais aussi espionnage. La conquête spatiale est aujourd’hui une nécessité stratégique pour se développer et se protéger. Et le continent n’entend pas se laisser distancer. Au dernier chapitre de cette volonté africaine d’aller à la conquête de l’espace : le lancement le 6 décembre 2023 du Satellite MisrSat-2 par l’Egypte. Des initiatives en droite ligne avec la vision de l’Union africaine en matière de technologies spatiales.
Où en est l’Afrique dans la conquête de l’espace ? La question se pose avec acuité, à l’heure ou l’aérospatial s’impose comme facteur stratégique de développement. Météorologie, télécommunications, navigation, gestion des ressources naturelles, sécurité, mais aussi espionnage, la conquête de l’espace est un défi à relever par les politiques du continent tant pour leur souveraineté que pour stimuler leur développement. Dans le domaine, l’Egypte s’est illustré par le lancement, à partir du Centre de lancement de satellites de Jiuquan dans le nord-ouest de la Chine, du satellite MisrSat-2. Ce satellite fournira des informations vitales pour l’Égypte et d’autres pays africains notamment dans les domaines de l’agriculture et de la sécurité alimentaire, de la gestion des ressources naturelles et des catastrophes et de la surveillance de l’environnement.
« Grâce à ce satellite, nous pouvons surveiller le développement. Nous pouvons déterminer les changements dans le Nil, ce qui est très important pour nous ; nous pouvons surveiller l’agriculture, c’est-à-dire la répartition des cultures dans tout le pays, ce qui signifie que nous pouvons créer des applications à partir de ces données, que nous pouvons accomplir toutes les tâches dont nous avons besoin dans le pays et dans la région ».
Sherif Sedky, Président-directeur général de l’Agence spatiale égyptienne – Egypte
Grâce à cette initiative égyptienne, le pays se dote notamment du premier centre d’assemblage, d’intégration et de test (AIT) en Afrique. Un centre technologique qui aura le mérite de faciliter le transfert de technologie et de poursuivre des recherches dans le domaine de la recherche spatiale en Afrique. L’Egypte devient donc un pionnier en matière de conquête de l’espace en abritant des infrastructures dédiées.
“Avec ce centre d’assemblage, d’intégration et de test, cette installation représente ⅓ du développement de la technologie satellitaire en Égypte. C’est pourquoi elle est très importante pour nous. Il est également important pour nous et pour la Chine de contribuer au transfert de ces connaissances vers l’Afrique. L’agence spatiale égyptienne accueille le siège de l’Agence spatiale africaine et, par conséquent, le fait de disposer d’une telle installation au Caire, en Égypte, contribuera à promouvoir cette activité auprès d’autres pays africains, sans compter qu’il est très important de disposer des capacités nécessaires à la construction d’un satellite.”
Sherif Sedky, Président-directeur général de l’Agence spatiale égyptienne – Egypte
Selon l’Agence spatiale égyptienne, le satellite MisrSat-2, grâce à ses performances et notamment sa grande résolution devrait permettre de mener des recherches sur le plan continental, avec une incidence en termes d’accroissement de la l’autonomie africaine en matière d’observation du continent. Mais au-delà de la simple utilité des outils spatiaux pour le développement des pays africains, la conquête de l’espace revêt également un enjeu économique non négligeable. Avec une capacité d’employabilité d’environ 19000 personnes sur le continent, le secteur spatial pourrait atteindre une valeur d’environ 22,64 milliards de dollars en 2026.