La situation sécuritaire au Sahel s’est détériorée au cours des dernières années avec une augmentation des attaques terroristes. Malgré les interventions militaires menées par le G5 Sahel depuis sa création en 2014 et le soutien de la France autrefois, avec l’opération Barkhane et bien d’autres, la situation demeure préoccupante et l’insécurité persiste dans la région. Cependant malgré ces obstacles, l’organisation tente de renforcer sa force conjointe même après le retrait du Mali. Les Etats ont manifesté l’importance du soutien de la communauté internationale à travers la mise en place de ressources nécessaires et le renforcement de la coopération régionale.
Lancée en 2014 et comprenant le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad, le G5 Sahel est une initiative régionale de coopération qui a pour objectif principal de coordonner les efforts des pays membres dans la lutte contre le terrorisme et l’insécurité au Sahel. Récemment, le Mali avait décidé de sortir du groupe pour se tourner vers la Russie, invoquant une perte d’autonomie et une instrumentalisation, ceci, à la suite de sa rupture avec la France et ses alliées depuis 2020.
“le Mali reste ouvert à la coopération régionale, au panafricanisme également. Nous voulons travailler avec les autres mais comme ce que le Mali a dénoncé lors de notre sortie du G5 Sahel, c’est une instrumentalisation de nos organisations; Chaque fois qu’il y a un mécanisme de sécurité collective qui est en place, qui donne le leadership assumé par des Africains, que nous avons le contrôle et qui travaillent au bénéfice de nos populations et non au bénéfice d’agenda extérieur, le Mali sera toujours un partenaire.”
Abdoulaye Diop, Ministre des Affaires étrangères – Mali
Entre 2007 et 2022, dans le Sahel, près de 7.000 attaques djihadistes ont été enregistrées. Ces attaques ont fait près de 23.000 morts, selon le rapport de l’Indice 2023 du terrorisme mondial. Ainsi, outre la multiplicité des acteurs et des intérêts, l’instabilité sécuritaire croissante et certaines faiblesses institutionnelles liées à sa gouvernance, le G5 Sahel reste confronté à la question du financement qui entrave la mise en œuvre efficace des politiques et des projets, empêchant une mobilisation efficace des ressources et une coordination optimale entre les pays.
“La force conjointe effectivement fait avec les moyens dont elle dispose; Et aujourd’hui nos chefs d’Etat notamment nos ministres se battent au quotidien pour que la force conjointe puisse bénéficier des financements pérennes; et c’est ça le problème de la force conjointe; on n’a pas les moyens de pouvoir mener toutes les opérations tous les jours, se déployer tous les jours; Donc la question des financement est le noeud de notre problème mais nous espérons que nos plaidoyers permettent effectivement à nos partenaires de pouvoir soutenir le force pour qu’elle puisse dérouler tous les jours et non pas de temps en temps pour résoudre les problèmes”
Eric Tiaré, Secrétaire exécutif du G5 Sahel – Burkina Faso
Lors du sixième sommet extraordinaire des chefs d’Etat du G5 Sahel tenu à Ndjamena au Tchad le 20 février 2023, l’Alliance Sahel a réaffirmé sa détermination à collaborer pour le développement de la région. Le président tchadien Mahamat Idriss Déby Itno passant le flambeau de la présidence à son homologue mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, a exhorté à la cohésion régionale, jugée indispensable pour être à la hauteur des défis sécuritaires existants.
“Je voudrais ici m’incliner devant la mémoire de nombreuses victimes de la folie meurtrière qui sévit sous toutes les formes dans notre région depuis une décennie entière, exprimer ma sincère compassion pour la souffrance qu’endure des centaines de milliers de familles déplacées et réfugiées tout en admirant la capacité de résilience de nos populations dans les zones soumises au dictat terroriste. permettez moi également de rendre hommage à nos fils et filles des forces de défense et de sécurité qui se battent au quotidien pour que vive nos nations, leur sacrifices nous obligent”
Mahamat Idriss Déby Itno, Président de la transition – Tchad
La situation sécuritaire en Afrique a conduit à la création de l’Alliance des États du Sahel (AES) par le Mali, le Burkina Faso et le Niger le 16 septembre 2023. Cette nouvelle alliance vise à assurer la défense collective des populations de ces États. Cette initiative, survenue après le retrait du Mali du G5 Sahel en mai 2022, a suscité des interrogations quant à l’avenir de ce dernier et à l’émergence d’un « G3 Sahel » aux objectifs similaires, mais avec une approche différente.
