Les chefs d’État africains se sont mis d’accord aujourd’hui sur des mesures clés pour réorganiser la vaccination de routine à travers le continent à la suite des perturbations causées par la pandémie de COVID-19 qui a entravé les programmes de vaccination des enfants et intensifié les épidémies de maladies évitables par la vaccination.
En Afrique, 8,4 millions d’enfants, contre 18 millions dans le reste du monde, n’ont pas été pris en charge par les services de vaccination en 2021, la pandémie de la covid-19 ayant considérablement perturbé les programmes de vaccination de routine en raison de l’interruption des livraisons, selon les données de l’UNICEF et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Pour pallier le problème, les dirigeants africains ont, lors d’un événement de haut niveau en marge du sommet de l’Union Africaine à Addis-Abeba, approuvé une déclaration sur » la création d’une nouvelle dynamique pour le rétablissement de la vaccination systématique en Afrique ». Cette déclaration devrait permettre de revitaliser le rythme de la vaccination dans tous les pays du continent et de réduire la mortalité, la morbidité et l’invalidité infantile.
“Les dirigeants africains ont pour mandat d’assurer un financement durable pour accroître l’accès à la vaccination et de travailler avec les communautés pour renforcer les systèmes de vaccination à travers le continent. Nous pouvons mettre fin aux maladies évitables par la vaccination et sauver de nombreuses autres vies. Cela est essentiel pour parvenir à des communautés saines et prospères, comme le prévoit l’Agenda 2063 de l’UA : l’Afrique que nous voulons !”
Julio Rakotonirina, Directeur de la Santé et des Affaires humanitaires– Madagascar
Sur l’ensemble du continent, la couverture vaccinale pour de nombreuses maladies évitables par la vaccination est inférieure à la fourchette de 90 à 95% nécessaire pour maintenir l’Afrique exempte de ces maladies. En 2021 par exemple, la couverture vaccinale médiane contre la rougeole était de 69%; tandis que celle de la diphtérie-tétanos-coqueluche était de 82,5%; et 81,5% pour la troisième dose contre la poliomyélitique. D’où la nécessité pour l’OMS d’accélérer les campagnes de vaccination.
“La vaccination sauve des vies et c’est l’un des meilleurs investissements sanitaires que l’on puisse s’offrir. La pandémie de COVID-19 a eu un impact dévastateur sur les efforts de vaccination en Afrique et nous a obligés à rattraper notre retard, à récupérer et à revenir à la normale. »
Dr Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique – Botswana
Afin d’atteindre leurs ODD en matière de santé et leurs objectifs économiques et de développement, les États africains multiplient les investissements pour des systèmes de vaccination solides afin de protéger les populations des maladies transmissibles. C’est le cas en Sierra leone où, la lutte contre la covid-19 a permis d’améliorer le système de vaccination.
“Le programme de vaccination de mon gouvernement a été intégré au système de soins de santé primaires du pays. La période 2021 et 2022 a vu la consolidation des acquis du système de vaccination. Cette période a vu une couverture vaccinale stable et élevée pour les antigènes clés; 93% et 94% pour la rougeole et 96% et 94% pour le DPT3 pour la période 2021 et 2022 respectivement.”
Julius Maada Bio , Président de la République – Sierra Leone
En Afrique, les maladies évitables par la vaccination sont responsables de 93% des épidémies de maladies infectieuses, selon l’OMS. La déclaration des chefs d’État africains pour une action urgente pour revitaliser la vaccination de routine vise également à raviver l’engagement du continent à atteindre les objectifs de l’Agenda de vaccination 2030, et la Stratégie africaine de la santé (2016-2030) afin de créer une Afrique plus saine, plus sûre et plus prospère pour tous.