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Les dirigeants africains ambitionnent d’inscrire les politiques économiques nationales dans les objectifs de l’Agenda 2063

Les dirigeants africains ambitionnent d'inscrire les politiques économiques dans l’Agenda 2063

Les dirigeants africains cherchent à rendre les économies africaines plus autonomes, en se concentrant sur le développement des capacités de la jeunesse. Les chocs externes ayant exacerbé les crises de devises et l’inflation en Afrique subsaharienne, les banques centrales régulent régulièrement leurs politiques monétaires pour stabiliser l’inflation. Par ailleurs, le financement des budgets nationaux africains est un défi, et une fiscalité innovante axée sur le numérique est envisagée pour élargir l’assiette fiscale. Les dirigeants africains appellent à l’indépendance économique et à l’action pour résoudre les problèmes africains.

Très dépendante de l’extérieur, l’économie africaine a subi l’impact des chocs exogènes depuis trois ans. La pandémie de covid-19 a entraîné la pire récession économique depuis un demi-siècle en Afrique, avec une contraction du PIB réel de 3% en 2020. Un contexte qui a mis les dirigeants africains face à l’urgence de rendre les économies africaines plus autonomes. Dans sa quête d’autonomie, l’Afrique a défini des programmes de développement des capacités prioritairement destinés à la jeunesse qui représente plus de 75% de la population continentale.

“Ce que nous avons constaté n’est pas seulement une augmentation de nos capacités techniques. Un autre résultat positif du plan de renforcement des capacités est que nous avons également constaté une amélioration dans l’émergence d’un nouveau leadership.”

Caroline Abel, Gouverneure de la banque centraleSeychelles

Les chocs exogènes ont également renforcé la fragilité des monnaies africaines et empiré les crises de devises traversées par de nombreux pays. En 2022, au fil de l’enlisement du conflit russo-ukrainien, l’Afrique a subi une crise inflationniste qui perdure. En Afrique subsaharienne, l’inflation moyenne a atteint 13,8% en 2022 contre 12,9% en 2021, révèlent des chiffres publiés par la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale. Pour stabiliser la poussée de l’inflation, et sauver le pouvoir d’achat des populations, les banques centrales africaines revoient régulièrement leurs politiques monétaires et relèvent leurs taux directeurs.

“Naturellement, les réponses des gouvernements visant à soutenir les ménages par des politiques budgétaires étant expansionnistes, c’est à ce moment-là que les politiques monétaires ont tendance à être restrictives. Lorsque l’inflation est élevée, nous essayons de la maîtriser”

Moses DINEKERE PALAELO, ex-gouverneur de la banque centrale Botswana

La mobilisation fiscale représente un défi endogène pour le financement des budgets nationaux africains. De l’avis des experts, des  recettes fiscales suffisantes permettraient de renforcer la représentation politique des États africains. Les recettes fiscales en Afrique ne représentaient que 16,6 % du PIB des Etats en 2019, selon des chiffres officiels. En Afrique, le pari pour un élargissement de l’assiette fiscale repose sur une fiscalité innovante, tournée vers le numérique. Dans un pays comme le Cameroun, la digitalisation des procédures fiscales a induit une amélioration de la collecte des impôts de 28% en valeur relative.

“L’un des problèmes que nous rencontrons dans nos pays est que nous élaborons des politiques fiscales sur une base annuelle, ce qui ne laisse aucune place à la prévisibilité. Notre implication dans le fonds a évolué autour d’une vision à moyen terme de la conception de politiques fiscales et de mesures fiscales afin qu’elles assurent la prévisibilité.”

Sheku Ahmed FANTAMADI BANGURA , Ministre des Finances Sierra leone

À la clôture de la 5e réunion de coordination semestrielle entre l’Union africaine, les responsables des Communautés économiques régionales et les Mécanismes régionaux, en juillet 2023, le président du Kénya William Ruto a déclaré que: “ la dépendance chronique, même à l’égard de partenaires bien intentionnés, est tout à fait incompatible avec l’aspiration à l’indépendance, à la souveraineté et à l’action.” Un appel à l’action dont l’écho résonne au sein de l’Union africaine qui, dans l’Agenda 2063, prône la résolution des problèmes africains par l’Afrique. De plus, les Etats africains multiplient des rencontres afin de définir une vision commune pour la résolution des crises mondiales. Cela s’est notamment vu à l’occasion de la tenue du premier Sommet Africain du Climat 2023 du 4 au 8 septembre 2023, à Nairobi.

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